Nord-Kivu : Le nombre des déplacés internes est passé de 602 000 à 881 000 entre février et mars 2023 (Rapport OCHA)

La situation humanitaire de plus en plus alarmante suite à la persistance des affrontements armées notamment dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu) occasionnant des déplacements massifs des populations qui sont passés de 602 000 au mois de février à 881 000 fin mars 2023. Ces statistiques découlent d’un rapport de situation OCHA RDC (Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires ) en collaboration avec les partenaires humanitaires, couvrant la période du 15 février au 31 mars 2023, dont une copie a été consultée par la rédaction de UNE.CD, ce vendredi 7 avril 2023. 

Selon ce département du secrétariat de l’ONU, ces affrontements ont rendu difficile l’acheminement de l’aide humanitaire notamment dans le territoire de Rutshuru. Les axes Sake-Masisi-Kitshanga-Mweso et les localités situées dans l’est et le nord-est de Kitshanga en territoire de Masisi ont quand même été supporté.

À en croire les acteurs étatiques et humanitaires mentionné dans ce rapport, suite à l’apaisement relatif dans certains localités des territoires de Masisi (Zone de Santé de Mweso), Rutshuru (Kibirizi) et Walikale (Pinga), 62 000 personnes retournées ont été enregistré entre le 14 et 23 mars. Ces personnes retournées ont un besoin urgent d’aide matérielle et financière.

La situation sanitaire est aussi préoccupante avec la recrudescence des cas de choléra dans les camps des déplacés. Les données de la Division provinciale de la santé indiquent que les zones de santé de Goma, Karisimbi et de Masisi ont enregistrées respectivement 1 294, 208 et 11 cas entre le 13 et 19 mars. Ces 3 zones et celle de Nyiragongo sont les plus touchées avec un total de 6 224 cas de choléra entre le 1er et 19 mars.

En outre, dans le site de Bulengo qui héberge plus de 77 000 personnes déplacées, plusieurs d’entre eux ont trouvé la mort par asphyxie suite à l’émanation de gaz carbonique dans ce site. Ce camp à été déplacé à Rusayo 2 le 17 mars dernier, où les autorités ont accordé un espace de 100 hectares. Ce nouvel espace peut accueillir plus de 4 600 abris individuels en faveur de plus de 23 000 personnes.

Le secteur de l’éducation n’a pas été de mise, les acteurs humanitaires ont estimé que près de 2000 écoles ont fermé suite à la dégradation de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu entre janvier 2022 et mars 2023, affectant ainsi la scolarité d’environ 685 000 enfants. Au moins 33 écoles ont été attaquées, 28 occupées par des groupes armés et 288 utilisées comme abris par des personnes déplacées.

Nervy Kadiebue