Musique : Et le débat Fally-Ferré refit surface

Face à toute attente, Ferré Gola a réalisé un exploit au Stade des Martyrs, après plusieurs contraintes rencontrées. Le surnommé « Nika boronina », lui dont la communication a été très critiquée par plusieurs mélomanes dont les « Warriors » de Fally Ipupa, a réussi à remplir le « Grand Libulu » de Kinshasa. 

Le Concert réussi de Hervé Gola devant des milliers de personnes vient remettre le débat dans la société congolaise entre ses fans et ceux de son éternel rival, Fally Ipupa. Ce dernier a été le seul maître à bord pendant quelques années. 

Du fiasco communicationnel à un succès hors paire

L’organisation du concert de Ferré Gola depuis l’annonce de sa production au Stade des Martyrs a traversé vents et marées. Sur le plan communication, rien d’imposant n’a été fait sur terrain, contrairement à son rival, Fally Ipupa, qui avait habillé la ville de Kinshasa par des panneaux publicitaires qui annonçaient son concert. 

Alors que son concert était annoncé depuis son retour au pays après sa sortie de prison en France, les choses ne se sont faites qu’à la dernière minute. Pas trop de passage aux médias, moins de publicités dans la presse, presque pas de vraies communications sur les réseaux sociaux exceptée l’affiche principale de l’activité tant attendue. 

Deux jours avant sa production, soit le 22 juin en conférence de presse, Ferré Gola  n’avait pas caché son indignation sur le rejet par plusieurs firmes de ses demandes de sponsoring pour son concert du 24 juin au stade des martyrs. Sa communication a été critiquée par plus, la plupart lui suggérant de signer son image en lieu et place de se plaindre. 

Qui crût au plein que l’artiste allait faire au stade avec ces contraintes ? Qui eut parié sur l’ancien de Wenge Musica de Werrason ? 
Ferré Gola a résolu l’énigme « comment remplir le Stade des Martyrs sans une bonne communication à l’ère du numérique ? ». 

Comment remplir le stade sans sponsor ?

Plusieurs sponsors ont tourné le dos au président de la Fondation Ferré Gola pour son concert au « Grand Libulu » de Kinshasa. L’artiste avait dénoncé cette attitude en conférence de presse, avant d’en appeler à l’aide de la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi. 

Cheytani Gola n’a eu besoin que de la Brasserie de Kinshasa (BK) pour réaliser son succès historique. Cette réussite pourra engendrer des regrets, des pleurs et même des grincements de dents auprès des sociétés qui, sans ignorer, ont ratée une belle opportunité de sponsoring d’un événement historique. 

Pour la vente des billets de son concert, le Padre n’a pas croisé les bras après toutes les obstacles rencontrés. Les Golois ont été servi dans plusieurs coins de vente dont Chic Paradisia situé sur le boulevard Lumumba après pont rivière N'djili, Nteke na Nteke sur l'avenue Nyangwe dans la commune de Lingwala. Métro Bandal et Star Bar sur l'avenue Kalembelembe. 

Et le débat Fally-Ferré refit surface

Après son sacre samedi 24 juin au Stade des Martyrs, Ferré Gola a réussi à se relancer sur la scène musicale congolaise. Ceci a également permis aux Warriors et Golois de reprendre leurs débats, celui entre les deux artistes musiciens, dignes remplaçants de la génération Wenge et Quartier Latin. 

Dans les rues de Kinshasa samedi dans la soirée, plusieurs jeunes et vieux n’avaient qu’un seul sujet de débat : le concert de Ferré Gola. Le même constat se vit sur les réseaux sociaux. Ce débat n’avait plus existé depuis plusieurs années de trône de Fally Ipupa. 

Grâce à son succès au stade, Ferré Gola a vu sa côte de popularité grimper en  flèche. Lui dont le succès semblait être pris au même rang que les générations Gaz Mwete, Fabrigaz,  suite à sa froideur et à son manque de production, se voit reprendre sa place au côté de Fally Ipupa. 

L’autre débat, c’est le nombre de personnes présentes aux concerts de Fally Ipupa et de Ferré Gola au Stade des Martyrs respectivement le 29 octobre 2022 et le 24 juin 2023, tous dans cette enceinte sportive qui, aujourd’hui, est considérée comme un lieu de démonstration de force tant par les musiciens que les politiques. 

Si les chiffres officiels se basant sur les statistiques sont difficiles à rassembler, les deux grands artistes ont réussi à faire le plein à cet espace sportif de près de 80.000 places. D’une manière ou d’une autre, ces grands artistes congolais ont désormais marqué leurs empreintes au Stade des Martyrs.