Élections 2023 : Fayulu, Matata et Mukwege récusent la CENI, la Cour Constitutionnelle et exigent leur recomposition
Trois potentiels candidats à la présidentielle de 2023 ont signé ce lundi 26 décembre, une déclaration commune remettant en cause la Commission Electorale Nationale Indépendante ( CENI) et la Cour Constitutionnelle nouvellement installée.
Dans cette déclaration, Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo et Denis Mukwege ont soutenu que le régime en place concentre les moyens de l’Etat dans la recherche « inquiétante » de conservation du pouvoir par « la fraude dans un contexte caractérisé par le rétrécissement de l’espace démocratique, d’atteinte à la liberté de la presse, de musellement de la société civile ». Dans cette optique, ils ont dénoncé des tentatives d’exclure les leaders de l’opposition et de la résistance de la course au sommet de l’Etat.
« Au moment où la nation est en péril, l’unité et la cohésion nationale devraient s’imposer pour relever nos défis existentiels », ont-ils lancé.
Aussi, ces trois acteurs socio-politiques se disent profondément inquiets sur le caractère non-inclusif du processus électoral suite au manque d’indépendance de la CENI et de la cour constitutionnelle ainsi que la promulgation d’une loi électorale qui, disent-ils, est « non-consensuelle et taillée sur mesure ».
A les en croire, le régime en place a confectionné un dispositif de fraude massive qui ne pourra accompagner des élections générales dignes d’une démocratie en 2023 au mépris de l’impératif de mettre fin aux crises récurrentes de légitimité à la base de l’instabilité politique et sécuritaire actuelle du pays.
« Nous condamnons fermement le raidissement primaire d’un régime en désespoir qui révèlent sa détermination à organiser des élections au rabais, qui lui seront favorables. Ainsi, tout candidat déclaré ou potentiel candidat Président de la République est menacé et/ou terrorisé »,
ont-ils dénoncé.
Dans le même ordre d’idées, ces trois personnalités dénoncent la violation dans le chef de la CENI, de l’article 12 de la Constitution sur l’égalité de tous les Congolais devant la loi. Selon leurs propos, en sélectionnant « arbitrairement » 5 pays de résidence des congolais de la diaspora pour participer aux élections de 2023, la CENI a délibérément pratiqué la discrimination interdite par la loi.
Dans la foulée, ils ont fustigé ce qu’ils qualifient de désordre généralisé observé le 24 décembre 2022, date du lancement du processus d’enrôlement des électeurs.
« L’impréparation, le non- équipement de plusieurs centres d’inscription et l’amateurisme constatés dans le chef de plusieurs agents affectés dans ces centres préfigurent le chaos électoral qui nous attend en 2023 », ont-ils fait remarquer avant de révéler le gonflement de nombre d’électeurs dans l’espace Grand-Kasï.
« Dans le même contexte, le fait que le nombre de kits d’enrôlement par rapport à la population soit significativement élevé dans l’espace Grand Kasaï est révélateur de l’intention manifeste de gonfler le nombre d’électeurs et donc de sièges dans cette partie du pays. Pourtant, Il n’est un secret pour personne qu’à cause de l’exode rural et d’autres raisons, cet espace géographique de notre pays se vide de ses habitants au profit d’autres provinces », ont appuyé ces acteurs.
Par ailleurs, Fayulu, Mapon et Mukwege ont condamné « la violation ouverte » de la Constitution et des lois du pays spécialement en ce qui concerne les poursuites judiciaires engagées contre certains acteurs politiques majeurs du pays. Ils estiment que le le seul but poursuit est de les éliminer du processus électoral en cours.