RDC : « La plupart des veuves et orphelins des militaires qui manifestent ne répondent pas aux critères », Général Ekenge
Manifestations des veuves et orphelins de militaires, notamment dans la province de l’Ituri ; règlement encadrant la vie des officiers en République démocratique du Congo ; arrestation d’officiers dits « de l’espace swahiliphone »… Le Général-Major Sylvain Ekenge Efoma a répondu aux questions des journalistes lors du briefing du 3 juin, à forte portée pédagogique.

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Manifestation des veuves et orphelins
En République démocratique du Congo, plus précisément dans la province de l’Ituri, des veuves et orphelins de militaires ont manifesté contre le retrait de plus de 400 noms de la liste de paie du mois de mai. Selon le porte-parole des FARDC, la plupart d’entre eux ne remplissent pas les critères requis.
Le Général-Major Sylvain Ekenge a rappelé à la presse l’une des dispositions légales encadrant la carrière militaire en RDC : les soldats doivent rester célibataires et sans enfants pendant sept (7) ans après leur formation à l’académie militaire, avant de pouvoir renouveler leur engagement.
« Mais lorsqu’ils sont en opération, ils se marient. Ce mariage est illégitime aux yeux de l’armée, qui ne le reconnaît pas — pas plus que les enfants nés de cette union », a expliqué le Général Ekenge.
S’agissant des officiers, l’armée a également prévu des règles strictes. Ainsi, selon le porte-parole des FARDC, un général ne peut être célibataire.
« Mesdames, si un général vous dit qu’il est célibataire, c’est qu’il veut abuser de vous. Un général célibataire n’existe pas », a-t-il lancé.
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Arrestation des officiers swahiliphones
Concernant la supposée chasse à l’homme visant des officiers swahiliphones, relayée par plusieurs médias, le Général-Major Ekenge parle d’un « faux débat ».
« Il y en a [NDLR : des officiers] qui se distinguent par des actes amoraux, immoraux et illégaux : compromission, détournement de deniers publics, détachements illégaux de militaires dans les mines ou chez des particuliers, notamment chinois… Imaginez qu’on réclame les effectifs, alors que la majorité se trouve dans les mines ou chez des privés. C’est une infraction grave. »
Et de poursuivre :
« Dans ces cas, faut-il empêcher le chef d’état-major général des FARDC de les interpeller, de les confier aux services compétents pour enquête, et, le cas échéant, de les traduire devant les juridictions militaires ? Chacun est entré dans l’armée volontairement. Il n’est donc pas question de venir nous parler de ciblage d’officiers swahiliphones. »
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Détention des officiers sans jugement
Général Sylvain Ekenge & Patrick Muyaya Interrogé sur la détention prolongée, sans jugement, de plusieurs officiers – notamment à la prison militaire de Ndolo – le porte-parole de l’armée a justifié la lenteur par le contexte exceptionnel de guerre.
« Nous sommes en guerre. Certaines circonstances exceptionnelles s’appliquent. Des officiers sont arrêtés pour des raisons évidentes. La procédure, en temps de guerre, est exceptionnelle. Nous prenons le temps d’approfondir chaque dossier, de rassembler tous les éléments, avant de les déférer devant la justice militaire. »