Poésie à vif : Holson Mpangala revient avec Étreinte des Regrets

Après Échos de douleurs, un premier recueil aussi cru qu’introspectif, Holson Mpangala revient avec une œuvre plus dense, plus mature, mais toujours aussi nue : Étreinte des Regrets.

Une.cd

2 Juillet 2025 - 14:11
2 Juillet 2025 - 13:56
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Poésie à vif : Holson Mpangala revient avec Étreinte des Regrets
Portrait Holson Mpangala

Un titre qui résume à lui seul la ligne de tension de cet ouvrage : affronter ce qu’on a fui, et oser tenir dans ses bras les morceaux qu’on a soi-même brisés.

Un recueil au goût de silence

Dans Étreinte des Regrets, il n’est pas question d’exploits ni d’héroïsme. Il est question de ce que nous taisons. Ce que nous n’avons pas dit, pas fait, pas sauvé. Ce que nous avons détruit parfois volontairement, ou par fatigue, par peur, par lâcheté.
Holson écrit avec le langage des hommes qui portent leurs fautes sans les maquiller, et de ceux qui ne savent plus très bien s’ils méritent encore l’amour.

« J’ai appris à danser avec ma seule ombre », écrit-il dans un des poèmes les plus déchirants du recueil.
« Je rêve encore qu’on me serre sans parler. »

On sent chez l’auteur une forme d’épuisement, mais aussi un refus obstiné d’abandonner la quête. Le recueil devient alors un espace de tension entre l’aveu et la rédemption, entre le repli et le désir de se relever. Il n’y a pas ici de réponses toutes faites, mais un courage : celui de ne pas fuir ce qu’on ressent.

Une poésie du remords

Contrairement au premier recueil, Échos de douleurs, dominé par la colère froide et les cris étouffés, Étreinte des Regrets prend le parti du remords, plus que du regret.

Le regret est passif, il regarde le passé avec mélancolie.
Le remords, lui, sait qu’il a causé le mal et il cherche, maladroitement, un chemin de retour.

Certains textes comme « L’art de ruiner ce qui nous aime » ou « Je suis celui qui a fui » atteignent une justesse émotionnelle rare, évoquant les ruines affectives que l'on porte parfois plus longtemps que nos succès.
On y lit la peur d'aimer, la lâcheté face à la tendresse, la panique d’être vu dans sa fragilité.

Un cheminement intérieur

Avec ce deuxième opus, Holson ne cherche plus à dénoncer le monde. Il se dénonce lui-même. Et c’est ce qui fait la force de l’œuvre : elle ne cherche plus à convaincre, mais à comprendre.
Il y a ici un vrai tournant philosophique.

L’auteur abandonne les postures de rejet pur de l’amour (comme dans Amour, non ! J’y crois pas), pour laisser place à une forme de doute plus profond, plus adulte : « Peut-on haïr l’amour sans en être assoiffé ? »

L’un des poèmes centraux, « Et pourtant, je reviens », dialogue explicitement avec ce texte du premier recueil, mais sans contradiction : c’est le même homme, plus fatigué, moins certain, mais pas encore éteint. Il y a là une continuité d’écriture rare en poésie contemporaine congolaise, qui trace un fil entre le refus, la chute, et le lent retour vers la lumière.

Date à venir, mais promesse déjà tenue

La date de publication officielle n’est pas encore fixée, mais elle ne saurait tarder. Le recueil paraîtra en version papier et Kindle, avec un vernissage prévu à Kinshasa.
Le public pourra également assister à des lectures publiques, moments essentiels pour ressentir la densité émotionnelle de l’œuvre.

Avec Étreinte des Regrets, Holson Mpangala ne signe pas seulement un recueil de poésie. Il offre un morceau de conscience, brut, parfois inconfortable, mais sincère.

C’est un livre pour ceux qui savent que le vrai courage ne consiste pas à aimer sans faillir, mais à revenir vers ce qu’on a abandonné.
À se regarder en face, quand plus personne ne regarde.

Et ça, c’est rare!

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