RDC : de Goma à Kinshasa, la bataille des priorités entre le M23 et le pouvoir
Près de trois mois après la signature de la déclaration de principes de Doha, le gouvernement et l’Alliance fleuve Congo (AFC) peinent à trouver un compromis autour d’un accord de paix. Sous la médiation de l’État du Qatar, les négociations directes piétinent et les deux parties renforcent leurs positions sur le terrain. Cependant, face aux enjeux futurs, les deux parties ne semblent pas avoir les mêmes priorités, telles deux voies ferrées parallèles. À Kinshasa, capitale du pays et siège des institutions, la vie se conjugue, depuis quelques jours, au rythme d’une pétition contre Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, et 4 de ses collègues du bureau. À plus de 2.000 kilomètres de là, à Goma, devenue depuis janvier quartier général de la rébellion, l’heure est plutôt à la redynamisation des troupes en vue d’un « assaut final ».
                                    Dimanche 14 septembre, le coordonnateur de l’AFC/M23, Corneille Nangaa, a avalé 50 kilomètres, quittant ses bureaux de Goma pour le camp d’entraînement de Rumangabo, un village du territoire de Rutshuru, au Nord de Goma. Sur place l’attendait le général autoproclamé Sultani Makenga, chef de la branche militaire du mouvement, pour une cérémonie voulue grandeur nature.