Kinshasa : une adjudant jugée en flagrance pour publication de photos en tenue militaire sur TikTok
Le tribunal militaire de garnison de la Gombe, siégeant au camp Kokolo, poursuit ce mardi 28 octobre, l’examen du dossier de l’adjudant Béanche Ebabi, accusée de violation des consignes militaires après la diffusion de photos et vidéos en tenue des FARDC sur le réseau social TikTok.
Ce procès avait été reporté à ce jour afin de permettre l’audition du responsable du studio Raus, où la séance photo incriminée s’était déroulée. Le tribunal avait accédé à la requête de la défense, qui estimait nécessaire d’entendre ce renseignant pour éclairer les circonstances de la publication des images sur le compte TikTok « Koli ».
Lors de la première audience, le parquet militaire, représenté par le sous-lieutenant magistrat Ghislain Lisalama, avait reproché à la prévenue d’avoir enfreint le télégramme du chef d’état-major général interdisant la publication de contenus visuels en uniforme militaire. Selon l’accusation, cette infraction constitue un manquement grave à la discipline et porte atteinte à l’image de l’armée.
Les faits remontent au 19 octobre dernier, lorsque l’adjudant Ebabi s’est rendue dans un studio du boulevard Sendwe, à Matonge (Kalamu), pour une séance photo en prélude de son mariage. Les clichés, montrant la militaire en uniforme avec son futur époux, auraient ensuite été diffusés en ligne sans autorisation.
Dans sa défense, Béanche Ebabi a reconnu avoir organisé la séance photo, mais a nié être à l’origine de la publication. Elle a affirmé que la vidéo avait été mise en ligne par le studio photo, sans son accord, et qu’elle avait immédiatement demandé sa suppression après l’avoir constatée.
Ses avocats, conduits par le sous-lieutenant Alpha Anangame, ont demandé que la responsabilité du studio soit établie avant toute décision. Ils soutiennent que la prévenue n’a pas agi avec intention de violer les consignes.
Le tribunal militaire, présidé par le major magistrat Christian Safari, entendra aujourd’hui le propriétaire du studio Raus avant de se prononcer sur la suite de la procédure. Cette audience s’annonce déterminante pour la suite du procès, qui oppose le respect strict de la discipline militaire à la question du contrôle des contenus publiés sur les réseaux sociaux.