Agression rwandaise : l’ONU nomme trois enquêteurs pour des crimes dans l’Est de la RDC

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme a annoncé, lundi, la nomination de trois experts chargés d’enquêter sur les crimes de masse attribués à l’armée rwandaise et au mouvement M23-AFC dans l’Est de la République démocratique du Congo. Cette décision marque une étape importante dans la quête de vérité sur les graves violations commises au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Redaction

28 Oct 2025 - 12:18
28 Oct 2025 - 12:39
 0
Agression rwandaise : l’ONU nomme trois enquêteurs pour des crimes dans l’Est de la RDC

Le communiqué officiel précise que les trois enquêteurs sont Arnauld Akodjenou du Bénin, Maxine Marcus (Allemagne/États-Unis) et Clément Nyaletsossi Voule du Togo. Le Béninois Akodjenou présidera la Commission d’enquête indépendante, récemment créée par le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies.

Cette commission découle d’une résolution adoptée lors d’une session extraordinaire consacrée à l’examen des crimes commis, notamment lors des offensives pour la prise de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu). Elle aura pour mission de documenter les faits, d’en établir les circonstances et les causes profondes, ainsi que d’évaluer les violations présumées des droits humains et du droit international humanitaire.

Les enquêteurs devront particulièrement se pencher sur les violences sexuelles et sexistes, les atteintes commises contre les femmes, les enfants, les personnes déplacées et les réfugiés. Le Conseil a demandé que la commission effectue une première visite sur le terrain d’ici janvier 2026, et qu’un rapport oral soit présenté à la session de juin-juillet 2026, avant la remise d’un rapport complet prévue entre février et avril 2027, puis à l’Assemblée générale.

Malgré l’opposition farouche du Rwanda, le Conseil des droits de l’Homme a voté à l’unanimité la mise en place de cette commission. Kigali avait dénoncé ce qu’il qualifie d’« accusation politique », tandis que plusieurs États membres ont souligné l’urgence d’établir les responsabilités face à l’ampleur des crimes signalés.

Pour préserver les preuves avant l’arrivée des enquêteurs, l’ONU a déjà entrepris des mesures préventives : identification des sites, collecte de témoignages et conservation des éléments matériels susceptibles d’éclairer les faits. Ces précautions visent à éviter la disparition d’indices cruciaux sur les massacres présumés.

Selon des sources onusiennes, plus de 8 500 civils auraient été massacrés lors de l’assaut sur Goma en janvier 2025, au cours d’opérations conjointes de l’armée rwandaise et du M23-AFC. Le gouvernement congolais, de son côté, a réaffirmé sa détermination à ne laisser aucun crime impuni, saluant la création de cette commission comme un pas décisif vers la justice internationale et la fin de l’impunité dans l’Est du pays.

Redaction UNE.CD est un média en ligne basé à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, qui collecte, traite et diffuse des informations générales de la RDC, l'Afrique et le Monde. Grâce à nous, l'actualité vous suit partout en temps réel sur votre téléphone, tablette et ordinateur en un seul clic.