RTGA : des journalistes accusent jusqu’à 70 mois d’arriérés sous l’empire Muabilu
À la Radio Télévision du Groupe l’Avenir (RTGA), le salaire n’est plus un droit, mais un miracle. Il faut, selon l’expression amère d’un employé, « plusieurs rosaires pour espérer toucher son dû ». Sous la gestion de la famille Muabilu, des journalistes, caméramans et techniciens cumulent jusqu’à 70 mois d’arriérés de salaire.
Sous « l’empire Muabilu », les agents du groupe se débattent pour survivre. Beaucoup, pourtant pères et mères de famille, se font passer pour des mendiants afin de joindre les deux bouts du mois. Leur engagement à garantir un droit fondamental, le droit à l’information, se heurte à des années de mépris de la direction.
« À la veille de la rentrée scolaire, une “avance sur salaire” dérisoire nous a été accordée : entre 100.000 et 300.000 FC, une somme qui ne représente rien face à l’ampleur de nos arriérés », confie un journaliste à UNE.CD.
Découragé, un technicien aurait même quitté son poste après avoir reçu cette avance, préférant abandonner ses droits plutôt que de continuer à espérer un paiement hypothétique.
Le dernier salaire perçu par certains agents remonte à décembre 2024, quand d’autres affirment n’avoir rien touché depuis août 2024. Une disparité devenue coutumière dans cette maison de presse qui, paradoxalement, continue d’attirer de nombreux stagiaires chaque année.
Malgré les difficultés, la RTGA continue de faire rêver de l’extérieur. Mais en interne, la précarité mine le moral des journalistes et remet en question leur indépendance éditoriale.
« Comment rester neutre quand on ne sait pas de quoi nourrir ses enfants ? » lâche un autre journaliste.
Face à ce qu’ils qualifient de « prise en otage sociale », les journalistes appellent directement la famille Muabilu à assumer ses responsabilités envers les employés de son groupe.
Entre-temps, ils promettent d'organiser une série de sit-in à la présidence pour exiger leur dû.