Scandale à Kinshasa : la « présumée braqueuse » Honorine Porsche victime d’un supplice filmé par les forces de l'ordre !
À Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, la vidéo de l’arrestation d’Honorine Porsche, présentée comme une présumée braqueuse, a provoqué un profond émoi. Interpellée après une tentative de braquage contre une succursale de la Rawbank/Victoire, la jeune femme a été dénudée, violentée et humiliée par des hommes en uniforme.
Les images, d’une violence insoutenable, la montrent nue, menottée, piétinée et forcée d’écarter les jambes sous les ordres de ses appréhendeurs. Allongée dans un véhicule militaire, entourée d’agents de l’ordre, Honorine crie tandis que son intimité est exposée. Elle affirme ensuite avoir été traînée nue jusqu’au commissariat, le corps couvert d’égratignures.
L’indignation des défenseures des droits humains
La scène, devenue virale sur les réseaux sociaux, a suscité un tollé général.
La journaliste Paulette Kimuntu s’indigne : « Quand vous filmez une femme en lui écartant les jambes pour montrer son sexe, vous touchez ses parties intimes… c’est ça la justice ? Pourquoi ne pas confier ces interventions à des policières ? Ce n’est plus une arrestation, c’est une humiliation. »
Elle dénonce un acte « colonial, sexiste et dégradant », où la honte remplace la justice.
De son côté, Susie Bakajika, femme des médias et défenseure des droits des femmes, rappelle : « Même en flagrance, la loi la considère innocente tant qu’il n’y a pas de jugement. Ce qu’elle a subi est un viol filmé, un crime couvert d’un uniforme. »
Le débat enflamme les réseaux
Sur les réseaux sociaux, les réactions se divisent. Certaines, comme Générôse Sungi, défendent les forces de l’ordre : « Maman aza crimi crimi point ! La police a fait un bon travail, n’amenez pas le féminisme partout ! »
Des propos jugés choquants par de nombreuses internautes, qui y voient la preuve d’une banalisation de la violence faite aux femmes.
Le rappeur Zozo Machine, du groupe MPR, prend lui aussi position : « On condamne le braquage, mais l’obliger à écarter les jambes et la menacer de viol, c’est inhumain. Ce n’est pas à louer. »
Des sanctions annoncées contre les auteurs
Selon des sources proches du vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, les agents impliqués appartiennent à la 14ᵉ région militaire.
« Les agresseurs sont arrêtés et en instance de jugement. Leur commandant de bataillon a été suspendu », confirme un responsable cité par ACTUALITE.CD.
Le journaliste Dan de Dieu Kayanda estime que la justice doit être équilibrée : « De la même manière que cette femme sera jugée, les policiers doivent aussi l’être publiquement. Le public doit être sensibilisé aux droits des femmes et au respect des lois sur le numérique, notamment, la loi Eberande. »
Le cri d’alarme des défenseurs des droits humains
Plusieurs ONG et organisations de défense des droits humains dénoncent des traitements inhumains et dégradants, assimilables à des violences sexuelles. Elles exigent l’ouverture d’une enquête indépendante et des sanctions exemplaires.
« Aucune infraction, aussi grave soit-elle, ne justifie de tels abus », rappelle une coalition de juristes féministes.
Protéger les femmes, c’est protéger la République
Cette affaire relance le débat sur le respect de la dignité humaine et la formation des forces de l’ordre en matière de droits humains. Le Code pénal congolais et la loi sur les violences sexuelles punissent sévèrement toute forme de viol ou d’atteinte à la pudeur, y compris commise par un agent public.
Les coupables risquent jusqu’à 20 ans de prison pour viol et des peines aggravées pour abus d’autorité.
Tant que ces pratiques persisteront, la société congolaise continuera de trahir ses valeurs fondamentales.
Protéger la femme, c’est protéger la dignité de toute la Nation.