Corridor de Lobito : pour quels résultats ?

Lors de sa visite en Angola, le président américain Joe Biden a dévoilé une enveloppe supplémentaire de 600 millions de dollars pour le projet ferroviaire du corridor de Lobito. Le corridor de Lobito relie les régions du sud de la République démocratique du Congo (RDC) et du nord-ouest de la Zambie aux marchés commerciaux régionaux et mondiaux via le port de Lobito en Angola. Mais quels sont les résultats attendus vis-à-vis de ce projet  ? Une.cd, à travers des documents consultés, vous présente la portée et les résultats de ce grand projet.

Dan de Dieu Kayanda

5 Décembre 2024 - 12:44
5 Décembre 2024 - 12:46
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Corridor de Lobito : pour quels résultats ?
Corridor de Lobito : pour quels résultats ?

Le corridor de Lobito est bien plus qu’un axe de transport. C’est une opportunité unique d’intégration régionale, de transformation économique et d’amélioration des conditions de vie de des concitoyens. C'est le premier corridor économique stratégique lancé dans le cadre du partenariat phare du G7 pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII), en mai 2023.

En marge du sommet du G20 à New Delhi en septembre 2023, l’UE et les États-Unis ont publié une déclaration commune, s’associant pour soutenir le développement du corridor. 


Le corridor de Lobito permettra de libérer l’énorme potentiel de la région, améliorera les possibilités d’exportation pour l’Angola, la République démocratique du Congo (RDC) et la Zambie, et créera de la valeur ajoutée et des emplois grâce à des investissements et des mesures non contraignantes. 

Le corridor de Lobito n’est pas seulement un projet d’infrastructures, c’est aussi un trait d’union entre la RDC, la Zambie et l’Angola. Il symbolise aussi la volonté collective de ces pays à convertir leur potentiel en une prospérité tangible pour ses populations en favorisant une interdépendance harmonieuse où leur économie pourront s’épanouir mutuellement.

Ce réseau ferroviaire reliant des régions minières de la RDC et de la Zambie au port de Lobito est conçu pour transporter jusqu’à 20 millions de tonnes de marchandises par an jusqu’en 2030.


Contexte

Annoncé dans une déclaration conjointe UE-États-Unis en marge de l’événement du partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII) au G20 en Inde en septembre 2023, le corridor de Lobito est une priorité clé du PGII du G7.

L’UE et les États-Unis co-dirigent le soutien au développement du corridor, y compris les investissements dans les infrastructures, les mesures non contraignantes pour la facilitation du commerce et du transit, les investissements dans les secteurs connexes pour favoriser une croissance durable et inclusive et les investissements en capital (chaînes de valeur agricoles, énergie, transport/logistique, enseignement et formation techniques et professionnels) le long du corridor en Angola, en RDC et en Zambie.

Lors du forum « Global Gateway » qui s’est tenu en octobre 2023, l’UE et les États-Unis ont signé – avec l’Angola, la RDC, la Zambie, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Africa Finance Corporation (AFC) – un protocole d’accord pour définir les rôles et les objectifs de l’expansion du corridor.


Portée et objectifs

En janvier 2023, les ministres responsables des transports et du développement du corridor en Angola, en RDC et en Zambie, avec le soutien et la coordination du Secrétariat de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ont signé l’accord de l’Agence de facilitation du transport en transit du corridor de Lobito (LCTTFA). L’accord LCTTFA vise à fournir une route efficace et efficiente qui facilite le transport de marchandises à l’intérieur des territoires entre les trois États membres du corridor, à travers : 

- l’harmonisation des politiques, des lois et des réglementations ; 
- des stratégies et activités conjointes et coordonnées de développement des infrastructures du corridor ; 
- la diffusion de données sur le trafic et d’informations commerciales ; et 
- la mise en œuvre d’instruments pour la facilitation des échanges.

L’objectif est de soutenir une plus grande participation des PME dans les chaînes de valeur des entreprises, principalement dans l’agriculture et l’exploitation minière, en vue d’accroître le commerce et la croissance économique le long du corridor de Lobito et dans toute la région de la SADC.


Résultats

Une fois que l’infrastructure de transport reliant les trois pays sera pleinement opérationnelle, la ligne améliorera les possibilités d’exportation pour la Zambie, la RDC et l’Angola, stimulera la circulation régionale des marchandises et favorisera la mobilité des citoyens. 

En réduisant considérablement le temps de transport moyen, le corridor fera baisser les coûts logistiques et l’empreinte carbone pour l’exportation de métaux, de produits agricoles et d’autres produits ainsi que pour le développement futur de toute découverte minérale.

Avec ses 1739 km de voie ferrée reliés  aux réseaux routiers et ferroviaires régionaux, il jouera un rôle clé dans l’intégration régionale et continentale. Au-delà des infrastructures, l’impact humain est immense. Ce corridor catalysera la création de plus de 30 000 emplois directs et indirects réduisant la pauvreté et favorisant le commerce intra africain en ligne avec l’agenda 2063 de l’UA.

Le temps de transit de marchandises actuellement de plus de 30 jours sera réduit à moins de 10 jours augmentant ainsi notre compétitivité sur le marché international.

C’est donc une opportunité unique d’accéder directement aux marchés mondiaux via le port de Lobito offrant ainsi une alternative stratégique autres corridors d’exportation.

Dan de Dieu Kayanda Chrétien, journaliste professionnel et passionné, blogueur, chargé de communication, community manager, chercheur en data journalism, amoureux des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.