[Tribune] Réseaux sociaux, tourment du siècle : Sensibilisation sur la bonne utilisation des plateformes numériques (Pascal Muteba)

De nos jours, surfer sur les réseaux et médias sociaux équivaut à tomber sur des contenus peu constructifs, peu viables et de plus en plus désintéressants. La déviance est devenue acceptable sur l’espace public virtuel. La jeunesse spécifiquement – la plus présente en ligne de toute la stratification d’utilisateurs – s’abêtit à volonté.

Les réseaux et médias sociaux sont tombés de travers d’où ils doivent sortir. Facebook, Instagram, YouTube, TikTok, Snapchat, LinkedIn, Viadeo, Twitter… toute cette kyrielle des plateformes sont aujourd’hui des outils de distraction désaxée, de haine en ligne et de désorientation de masse à travers des contenus inflammatoires et obscènes postés par des millenials, des digital natives, voire des avancés en âge.

 Ce qui est insolite, c’est que ce sont des contenus parfois hors-normes qui atteignent une viralité inouïe et promeuvent ses auteurs, « influenceurs » se disent-ils. La jeunesse consciente, jeunesse élitiste, est appelée à lutter contre cette pratique afin de barrer la route à ce détournement population d’attention.

Que pensent les autorités de l’usage dévergondé des réseaux sociaux ?

Lors de la semaine nationale sénégalaise de la jeunesse, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine et de la République du Sénégal, a lancé ce message aux jeunes sur l’utilisation des réseaux sociaux : « ne perdez pas votre temps dans un usage abusif de l’internet et des réseaux sociaux, à la merci de personnes qui se disent influenceurs. Comme disait un sage du moyen âge (Socrate), seules les connaissances qui nous rendent meilleurs sont utiles ».

Et de poursuivre, « choisissez la voie de l’éducation, de l’apprentissage et de la formation parce que c’est elle qui éclaire l’esprit, forge la capacité de jugement, et constitue la meilleure ligne de défense contre l’ignorance, l’obscurantisme et la manipulation des consciences. » a conclu le président de l’Union africaine.

De son côté, Barack Obama, pensionné de la maison blanche, en visite à l’université californienne de Stanford, opine avec regret que les réseaux sociaux sont « les pires instincts de l’humanité ». La course au buzz (bad buzz) ne doit pas devenir le leitmotiv des internautes. Il faut observer la liberté de la vie privée. Mais il faut aussi garder le secret de la vie privée.

Agir avec sagesse et rester focus

Une chose est à noter : l’internet n’oublie pas. Il y a toujours une traçabilité. Les utilisateurs des réseaux sociaux ont tout intérêt à savoir que les actes déviants posés en ligne peuvent toujours être opposables. L’utilisation de ces médias doit donc être utile, favorable et profitable.

La prise de parole dans les espaces publics virtuels comme les réseaux sociaux doit avoir comme fondement le respect des Droits fondamentaux. Pour ce faire, il est important que ces plateformes soient réglementées en vertu de normes existentielles de chaque société, mais il est aussi important de sensibiliser et éduquer les jeunes sur les avantages et inconvénients y afférents.

En utilisant les réseaux et médias sociaux, il faudrait donc veiller sur ce que l’on dit, ce que l’on partage, ce que l’on apprécie, ce que l’on sait, ce que l’on représente, ce que l’on fait… pour ne pas tacher sa propre image, ni celle des autres.

Pascal Muteba