Sud-Kivu : l’AFC/M23 annonce le retrait unilatéral de ses troupes d’Uvira à la demande des États-Unis

Dans un communiqué rendu public le lundi 15 décembre, le mouvement rebelle précise toutefois que ce retrait est assorti de plusieurs conditions, qu’il juge indispensables pour garantir la stabilité de la ville et la protection des civils après son départ.

Corneille Nangaa affirme tirer les leçons d’expériences passées au cours desquelles, selon lui, les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Wazalendo auraient profité des mesures de renforcement de la confiance mises en place pour reprendre militairement le contrôle de certaines zones, « tout en s’en prenant à des populations perçues comme proches de l’Alliance ».

L’AFC/M23 appelle ainsi les garants du processus de paix à mettre en place des mécanismes clairs pour la gestion d’Uvira après le retrait de ses troupes. Ces mesures devraient notamment inclure la démilitarisation de la ville, la protection des populations civiles et des infrastructures, ainsi que le suivi effectif du cessez-le-feu à travers le déploiement d’une force dite neutre.

Cette annonce est perçue par certains observateurs comme la preuve d’une implication « réelle » du gouvernement américain pour faire taire les armes dans l’Est de la RDC. Pour ces derniers, la prise de la ville d’Uvira après la signature de l’accord de Washington aurait constitué une erreur « monumentale » de la part du président rwandais Paul Kagame.

D’autres, en revanche, expriment leur scepticisme face à cette démarche. Sur les réseaux , ces derniers estiment que le « retrait unilatéral » annoncé par l’AFC/M23 à Uvira, en l’absence de confirmation indépendante (ONU, UA, États-Unis ou sources de terrain), relève davantage d’une « manœuvre politique » que d’un fait « militaire vérifié ».