Dialogue intercongolais : Tshisekedi et Fayulu boudent l’invitation du sud-africain Thabo Mbeki
Une partie de l’opposition congolaise et le pouvoir en place affichent leur scepticisme sur la conférence initiée par la Fondation Thabo Mbeki sur la paix et la sécurité en Afrique, prévue du 3 au 6 septembre. Ni le Président Félix Tshisekedi, ni l’opposant Martin Fayulu ne comptent cautionner cette initiative, qu’ils jugent inopportune.
Dans une lettre adressée le 1 septembre à Max Boqwana, directeur exécutif de la Fondation Thabo Mbeki, Martin Fayulu a salué « l’engagement constant en faveur de la paix et de la stabilité » de l’ancien président sud-africain. Toutefois, le candidat malheureux aux élections présidentielles de 2018 et 2023 a dénoncé des zones d’ombre entourant la rencontre, notamment l’absence de clarté sur la liste des participants, les thématiques à aborder et les dispositions protocolaires.
Le président de l’ECiDé (Engagement pour la citoyenneté et le développement) plaide pour donner la priorité au processus déjà engagé à Kinshasa, sous l’impulsion des autorités religieuses congolaises, en vue d’un « dialogue véritablement représentatif, inclusif et porteur d’espoir ».
Fayulu exhorte ainsi la Fondation Thabo Mbeki à soutenir la dynamique interne, plutôt que d’imposer une solution perçue comme extérieure.
De son côté, le Président Félix Tshisekedi a réaffirmé, le samedi 30 août devant les membres de l’Union sacrée, son attachement au dialogue mais dans un cadre strictement congolais.
« Je suis un homme de dialogue. Je vais me servir de cet instrument pour rassembler les congolais et les réunir autour d’un idéal commun. Je ne me laisserai pas distraire par des initiatives de dialogue qui se tiennent à l’extérieur du pays. Les congolais n’ont pas besoin d’un facilitateur pour le dialogue. », avait-il déclaré.
La position du gouvernement congolais est d’ailleurs sans ambiguïté. Dans une interview accordée à la presse, le ministre de la communication avait indiqué que Kinshasa a fermé la porte à l’initiative de Thabo Mbeki, la qualifiant d’« inopportune » au regard des efforts déjà entrepris à l’intérieur du pays pour une solution endogène aux crises politiques.