Chute d’Uvira : Félix Tshisekedi enjoint les forces de défense et de sécurité de maintenir « le niveau d’alerte requis »
Le jeudi 11 décembre dans l’après-midi, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a convoqué un Conseil restreint des ministres consacré à l’aggravation de la situation sécuritaire, avec l’occupation de la ville d’Uvira.
Le chef de l’État a appelé la population congolaise, spécifiquement celle dans les zones à conflit, à la vigilance et a enjoint aux forces de défense et de sécurité de maintenir « le niveau d’alerte requis », selon la présidence.
Félix Tshisekedi a annoncé la convocation prochaine du Conseil supérieur de la défense ainsi qu’une réunion interinstitutionnelle afin d’arrêter, « en toute souveraineté », les options jugées nécessaires pour maîtriser l’évolution des opérations.
Uvira tombe, Kinshasa réagit avec prudence
La prise d’Uvira a provoqué une onde de choc. Plusieurs autorités civiles et militaires auraient quitté précipitamment la ville, selon des sources locales.
Le gouvernement congolais, encore prudent dans sa communication, accuse clairement le Rwanda de « violer délibérément l’accord de Washington » et de chercher à « régionaliser le conflit », en s’attaquant notamment au Burundi.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, appelle le médiateur américain, Donald Trump, à « mettre un terme aux agissements inutilement belliqueux du Rwanda ».
Communication de crise : un silence qui inquiète
Dans une tribune largement partagée sur les réseaux sociaux, le journaliste Dan de Dieu Kayanda critique la communication gouvernementale : « En temps de crise, le silence tue plus que la peur », écrit-il, appelant à une cellule de communication de crise « réactive, transparente et visible ».
Il estime que, depuis le début du conflit, l’État « manque de cohérence » : « Ce que l’État ne dit pas, la rumeur le hurle. Ce qu’il nie, les réseaux le déforment. »