RDC : Voici une rétrospective du parcours d’Adolphe Muzito, nouveau VPM du budget
Après treize années loin des sphères gouvernementales, Adolphe Muzito signe son retour au sein de l’Exécutif congolais. Nommé Vice-Premier ministre en charge du Budget dans le gouvernement Suminwa II, l’ancien Premier ministre (2008-2012) hérite d’un portefeuille stratégique, à un moment où la pression sociale, les besoins budgétaires dans les secteurs sociaux et une dette publique persistante s’imposent comme des défis majeurs.

Homme des chiffres et technocrate, Muzito n’est pas étranger à l’art de manier les finances publiques. À la tête du Budget puis de la Primature, il avait contribué à quadrupler le budget national, relevé sensiblement les salaires des fonctionnaires et obtenu l’effacement d’une grande partie de la dette extérieure dans le cadre de l’initiative PPTE.
Des racines dans le Kwilu, une formation d’économiste
Né en 1957 à Mukanza (Kwilu), licencié en sciences économiques de l’Université de Kinshasa, il débute sa carrière comme inspecteur des finances. Cette expérience, qui lui donne une connaissance fine des rouages budgétaires, prépare le terrain à une carrière politique de premier plan.
Du PALU à la Primature
Entré en politique au sein du PALU, il se forge à l’ombre d’Antoine Gizenga, qu’il représente au Dialogue intercongolais de Pretoria. Ministre du Budget en 2007, il accède à la Primature en 2008 après la démission de Gizenga, avant de quitter ses fonctions en mars 2012.
Nouvel Élan et ambitions présidentielles
Député de Kikwit à plusieurs reprises, il quitte le PALU en 2018 pour fonder Nouvel Élan. Recalé à la présidentielle de 2018, il retente sa chance en 2023, obtenant 1,13 % des voix, mais conserve son siège au Parlement.
Un combat pour le nationalisme économique
Fidèle à ses convictions lumumbistes, Muzito milite pour la gestion souveraine des ressources naturelles, l’ouverture du capital minier à l’État et aux communautés locales, ainsi que pour des réformes constitutionnelles profondes.
Sur le plan sécuritaire, il propose notamment la construction d’un mur séparant la RDC du Rwanda et de l’Ouganda, et l’affectation de 5 % du budget national à l’armée.
Avec son « Université populaire » et son « Dialogue vertical » il entretient un lien direct avec la population, façonnant un programme ancré dans les réalités du terrain.
Fort de cette proximité et de son expertise technique, Adolphe Muzito devra désormais prouver qu’il peut relever les défis budgétaires d’un Congo en quête de stabilité et de développement.
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