Kinshasa conditionne la signature de l’accord économique avec Kigali au retour préalable de la paix
À Washington, les pourparlers entre la République démocratique du Congo et le Rwanda sont au point mort. En cause : Kinshasa pose comme exigence le rétablissement de la paix dans l’Est du pays avant toute signature d’un accord économique avec Kigali.

Face à la presse le mercredi 8 octobre, le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement, a rappelé que la paix reste la condition fondamentale dans tous les textes signés avec le gouvernement rwandais. C’est elle qui doit ouvrir la voie à la mise en œuvre des autres engagements.
« Dans ce que nous avons vu sur le terrain depuis le 27 juin, le contexte ne favorise pas le retour de la paix. Le président de la République, fidèle à sa vision, est resté constant. Nos négociateurs à Washington ont donc décidé de ne pas signer », a-t-il déclaré.
Il a toutefois précisé que cette suspension ne signifie pas que les efforts des négociateurs congolais et rwandais sont anéantis. Les discussions pourront reprendre une fois que la paix sera effectivement restaurée dans l’Est de la RDC.
Pour Kinshasa, ce retour de la paix passe par plusieurs étapes : le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, la fin du soutien militaire du régime de Paul Kagame aux rebelles de l’AFC/M23, ainsi que la levée des mesures défensives prises par Kigali.
« Il aurait été mal perçu que nous signions un accord visant à créer un cadre d’intégration économique régionale alors que la pleine souveraineté de la RDC, condition sine qua non, n’est pas encore assurée », a ajouté le porte-parole.
Kinshasa assure par ailleurs que la suspension des négociations n’entame en rien sa confiance envers le médiateur, Washington. Le gouvernement congolais continue d’espérer que l’engagement pris par le président Trump, celui de contribuer à la restauration de la paix en RDC, se concrétisera.