Médias - Détention à la prison de Makala de Glody Ndaya : « Il y a urgence à ce que les magistrats et autres officiers de police judiciaire se mettent à niveau », Jasbey Zegbya
Une mise à niveau des magistrats en matière des délits de presse a été recommandée, mercredi 7 août, à Kinshasa, par le secrétaire général de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), M. Jasbey Zegbya. Ce, suite à la détention arbitraire de Glody Ndaya, au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (ex prison centrale de Makala).

Interviewé par l'ACP, M. Zegbya, a fait savoir que « l'ordonnance-loi n°023/009 prévoit déjà une dépénalisation partielle des délits de presse. Il y a urgence à ce que les magistrats se mettent à niveau. L’UNPC continuera à faire pression sur les législateurs afin d’obtenir la dépénalisation totale ».
M. Zegbya a fermement condamné
les conditions d’arrestation de la directrice d’Eventsrdc.com.
« La loi est claire : toute poursuite d’un journaliste doit être précédée d’un refus de publication d’un droit de réponse. L’incarcération de madame Glody Ndaya est une entorse à la liberté de la presse et une violation des dispositions légales en vigueur », a-t-il dit. Ce cas, a-t-il dit, illustre l’urgence de la dépénalisation des délits de presse en RDC.
« Il est vrai qu’il y a une urgence
d’une mise à niveau des magistrats et
autres Officiers de police judiciaire qui
ne se donnent pas la peine de lire la loi
ou qui s’en fichent éperdument. Il est aussi de notre devoir de faire pression sur le législateur, afin d’obtenir une loi portant dépénalisation des délits de presse ».
Il a fait savoir que l’UNPC se
montre optimiste quant à une issue favorable dans cette affaire.
« Les avocats de l’UNPC sont sur le dossier. Sauf imprévu, nous obtiendrons sa relaxation aujourd’hui, d’autant plus que le plaignant ne s’est pas présenté hier ». Pour l’UNPC, l’absence du plaignant renforce l’idée que sa plainte est « vexatoire et téméraire » et n’avait d’autre objectif que de « porter atteinte à la liberté d’expression, bien que celle-ci soit garantie par la Constitution».
Glody Ndaya, directrice générale d’Eventsrdc a été interpellée le 4 août 2025 à la suite d’un article publié le 31 juillet 2025 intitulé : « RDC-enquête exclusive : le docteur Vincent Lokonga, un faux sauveur qui tue à petit feu ». Transférée au Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe le 5 août 2025, elle a été placée en détention en attendant une éventuelle confrontation avec le plaignant. Malheureusement, elle a été envoyée à Makala le 6 août dernier. Après des débats houleux, la partie adverse a suggéré la publication d'un démenti, rédigé par la partie accusée et publié dans les médias. La confrontation de ce jour pourrait se dérouler depuis la prison centrale de Makala.
Face à cette situation inacceptable, le Collectif des Médias en ligne de la RDC :
1. Exige la libération immédiate et sans condition de Glody Ndaya
Muananzila ;
2. Condamne fermement le silence assourdissant et l’inaction des structures censées défendre les journalistes, notamment le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), l’Association des Médias en Ligne de la République démocratique du Congo (MILRDC) et l’ONG Journaliste en danger (JED) ;
3. Appelle l’ensemble des professionnels des médias à se mobiliser et à se lever comme un seul homme pour faire barrage à cette dérive autoritaire qui menace gravement la liberté d’informer en RDC ;
4. Prend à témoin l’opinion nationale et internationale, ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme et de la presse, sur le climat d’intimidation croissante qui pèse sur les journalistes congolais.