RDC : le ministère public requiert la peine de mort contre Joseph Kabila
Ce vendredi 22 août 2025, la Haute Cour militaire a vu le ministère public requérir la peine de mort contre l’ancien président Joseph Kabila, jugé par contumace pour une série d'infractions graves, dont crimes de guerre, trahison, organisation d’un mouvement insurrectionnel, et apologie du terrorisme.

Le lieutenant général magistrat Lucien- René Likulia, chef du parquet général militaire, représentant du ministère public, a appelé les juges à prononcer la peine capitale, estimant que Kabila aurait agi en complicité avec une puissance étrangère, le Rwanda, dans le cadre du soutien présumé au groupe rebelle M23/AFC, responsable de massacres, viols, tortures et déportations dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
« Depuis 2024, je ne l’ai jamais entendu condamner ce mouvement… Cela veut dire qu’ils sont ensemble. Ces gens sont arrivés là-bas ; après, on le voit surgir. Ils n’étaient pas eux-mêmes, il (Kabila) était avec eux. Il est l'auteur intellectuel de tous les crimes de guerre commis par les éléments des rebelles M23 », a déclaré, dans son réquisitoire, le lieutenant général magistrat Lucien-René Likulia, chef du parquet général militaire, à la Haute cour militaire au procès opposant le parquet général militaire à l'ancien président de la République, Joseph Kabila.
D'après le lieutenant général Likulia Bakumi Lucien-René, plusieurs éléments fondent ces accusations, notamment les déclarations d’Éric Nkuba, Muhindo Nzangi, Kikaya Bin Karubi, le rapport compilé du BCNUDH, des propos attribués à Joseph Kabila lui-même, ainsi que des révélations du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
Dans le cadre de ce procès, les avocats de la République ont livré de nouvelles révélations explosives. Selon eux, feu Mzee Laurent-Désiré Kabila, ancien chef de l’État congolais, aurait eu 25 enfants avec 13 femmes différentes. Cependant, affirment-ils, aucun de ces enfants ne serait Joseph Kabila, l’homme qui a succédé à Mzee en janvier 2001, après son assassinat. Pour appuyer leurs propos, les avocats ont cité les cas d’Étienne et Ibrahim Kabila, présentés comme les véritables enfants biologiques de Mzee. Toujours d’après leur plaidoirie, Joseph Kabila aurait refusé de se soumettre à un test ADN visant à établir officiellement son lien de filiation avec Mzee Kabila, ce qui, selon eux, renforcerait les doutes sur sa véritable identité.
Ces révélations, si elles sont confirmées, pourraient avoir un impact majeur sur la perception historique et politique de la succession de Laurent-Désiré Kabila et relancer le débat sur la légitimité de l’ancien chef de l’État congolais.
Les proches de l’ancien président Joseph Kabila dénoncent une persécution politique, qualifiant ce procès de mise en scène orchestrée pour écarter un rival influent. Le PPRD, parti de Kabila, parle d’un « crime d’État » et d’un procès aux motivations politiques.
La décision finale de la Haute Cour militaire est attendue dans les prochains jours. Si la peine de mort est confirmée, elle constituerait un précédent historique en RDC, où aucun ancien président n’a jamais été condamné à une telle sentence.