[Chronique] « Monsieur le Ministre Kabulo, le stade des Martyrs n’est pas homologué »

Comme ses prédécesseurs, François Kabulo, nommé en mars, n’a pas dérogé à la règle, lui qui a hérité d’un stade « fermé » par la CAF puisque pas aux normes voulues, malgré un énième coup de balais en début d’année. Cinq mois plus tard, suffisamment d’eau a coulé depuis sous les ponts et la marmite béante de Kinshasa a de nouveau abrité un match international, celui de V. Club face à Primero. De là à parler d’une homologation, il n’y avait qu’un pas. Une aubaine pour s’offrir une dose de Djalelo à la gloire du Président et du ministre, tous «du bon côté de l’histoire».

Moins d’une semaine après, la campagne publicitaire aux allures d’un culte de personnalité de mauvais goût a accouché d’une souris trop naine. Mercredi, la sentence est tombée : le stade des Martyrs n’est pas homologué pour abriter les compétitions internationales. 

La nouvelle, tombée comme un couperet, laisse depuis libre cours à la polémique sur le sort à réserver désormais aux panneaux publicitaires de Claude François Kabulo Mwana Kabulo avec comme message : « Stade des Martyrs homologué ; soyons du bon côté de l’histoire ». 

Aux dernières nouvelles, l’ex-Kamanyola a obtenu un feu vert temporaire de la CAF pour abriter le prochain match des Léopards, prévu en septembre prochain. Pour atteindre finalement les normes requises, le Stade des Martyrs devra obligatoirement remplir un certain nombre des conditions. Le ministre n’était-il pas au courant ou a-t-il préféré plutôt faire parler son côté «MOPAPE» de triste mémoire ? La tendance est plutôt à la deuxième assertion quand on sait la réputation sulfureuse de Kabulo.

Nommé après ses multiples leçons dispensés sur la télévision nationale, l’ancien journaliste sportif vedette de l'ex-OZRT a pris comme première décision d’organiser un tournoi à la louange du Président. « Fatshi cup » était annoncé comme un projet FIFA, l’instance mondiale a vite démenti et la compétition s’est avérée être un demi-fiasco. Récemment, Kabulo a brillé par des ingérences, ce mal profond dont il fut un des virulents dénonciateurs, alors de l’autre côté de la table. C’est ici peut-être que la célèbre maxime de Philippe Néricault trouve toute sa portée : « la critique est aisée et l’art est difficile ». 

Avec les interventions ponctuelles du ministre des Sports dans la gestion du football, y compris le format du championnat, l’épée de Damoclès de la FIFA semble plus que jamais suspendu sur le football congolais. Récemment, une instruction de Kabulo a empêché l’organisation des matches de la LINAFOOT aux stades des Martyrs et Tata Raphaël, sous prétexte des travaux en cours. Seulement, la même enceinte abrite sans désemparer des activités extra sportives. Le complice de l’illustre Fwasa aurait perdu le Nord ? Ça a tout l’air !