Ghana : Le parlement adopte une loi anti - LGBTTQQIAAP+

La répression des droits des personnes qui promeuvent les identités lesbiennes, gays et autres identités sexuelles ou de genre non conventionnelle s'intensifie au Ghana. Une loi anti- LGBTTQQIAAP a été adoptée, mercredi 28 février, au parlement ghanéen.

Moise ezekele

29 Février 2024 - 14:30
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Ghana : Le parlement adopte une loi anti - LGBTTQQIAAP+

Ce projet de loi durcissant la répression de l'homosexualité, intitulé « Promotion des droits sexuels convenables et des valeurs familiales ghanéennes » réprime explicitement les rapports homosexuels en les rendant passibles de deux mois à trois ans de prison.

Le texte pénalise également le militantisme puisque les personnes impliquées dans la "promotion" ou la "défense" de l'homosexualité pourraient être condamnées à des peines particulièrement lourdes : de cinq à dix ans de détention. Le texte prévoit également une obligation de dénoncer les "suspects", et détaille même la liste des personnes visées, sous l'acronyme "LGBTTQQIAAP+" : "Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, transsexuels, queers, en questionnement, alliés, pansexuels, intersexes, anormaux biologiques".


Pour entrer en vigueur, cette loi doit être promulguée par le président Nana Akufo-Addo. Celui-ci, qui doit quitter le pouvoir en décembre après deux mandats, pourrait choisir de ne pas le faire afin de ne pas ternir un peu plus son image devant la communauté internationale, opposée à cette nouvelle législation.

« Le projet de loi est contraire à la Constitution du Ghana et aux obligations et engagements régionaux et internationaux librement contractés en matière de droits humains » a déclaré le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits humains, Volker Türk.

Alex Donkor, directeur de l'association Rights Ghana alerte : « L'adoption de ce projet de loi marginalisera et mettra encore plus en danger les personnes LGBT+ au Ghana. Non seulement il légalise la discrimination, mais il favorise également un environnement de peur et de persécution ».


En Afrique, 31 pays sur 54 disposent de législations interdisant ou réprimant l'homosexualité, recense l'Ilga-world, association internationale de défense des droits LGBTQI+. Ces dernières années, à travers tout le continent, on assiste à une multiplication des lois durcissant la répression anti-gay, ou des pressions en ce sens.