[Billet] : Kinshasa braqué, le Congo braqué… et nous, on fait quoi ? (Dan de Dieu Kayanda)
Braquage par-ci, braquage par-là… Si on ne faisait pas attention, on croirait que la RDC prépare une sélection nationale pour La Casa de Papel. Sauf qu’ici, ce n’est pas une série Netflix. Pas de scénario. Pas de fin heureuse. Et pas de professeur non plus. À Victoire, ce 16 octobre, c’est Rawbank qui a eu droit à son épisode. Heureusement, cette fois, la police a répondu présente. Merci !
Mais à ce rythme, même nos « mamans libanga » risquent de se faire braquer leur seau de poisson au marché. Kinshasa, la capitale de la sape, devient la capitale du « sapé et braqué ». Et dans les provinces ? Ce n’est pas mieux : Lubumbashi, Goma, Mbuji-Mayi… même scénario, mêmes acteurs, différents décors.
Alors, que faire ?
- Le Gouvernement, il est où ? Ah, sûrement en réunion d’urgence pour... la 17e fois. Peut-être qu’il faut créer un ministère du Braquage, ça ira plus vite.
- La police, courageuse mais parfois dépassée. On lui demande d’attraper des bandits à moto avec des jeeps qui calent au moindre dos d’âne.
- La population, elle fait ce qu’elle peut : prier, fuir, ou filmer les braqueurs en direct sur Facebook. C’est ça, l’autodéfense 5.0.
- Les lanceurs d’alerte, eux, alertent. Mais comme on a coupé l’électricité, personne n’entend. Ou on fait semblant de ne pas entendre.
- Le journalisme, parfois sérieux, parfois sensationnel. Mais attention : trop de titres du genre « Panique à Kinshasa » et on finit par croire qu’on vit dans un film d’action, sans popcorn.
Alors ? On fait quoi ?
Peut-être qu’il est temps d’unir nos forces : une police bien formée, une population vigilante, un État qui agit (vraiment), des journalistes responsables… et une bonne dose de courage collectif.
Parce qu’à ce rythme, bientôt ce sera : « Bienvenue à Braquasha, capitale du Congo imaginaire ». Et là, même Google Maps sera braqué.