Université de Bandundu : Le comité de gestion accusé d’avoir installé un système de terreur depuis une année

D’après nos sources qui ont gardé leur anonymat, le recteur Nkayilila Muluba aurait installé la discrimination dans la gestion des professeurs. Nos sources se basent sur la faculté de médecine de l’Uniband qui serait la seule à compter aux yeux du comité de gestion. Les autres facultés et les professeurs qui y prestent seraient mis derrière.  

« Il a installé la discrimination dans la gestion des professeurs notamment, seule la faculté compte pour le moment en sacrifiant toutes les autres facultés et les professeurs qui y prestent », a dit la source. 

Le recteur Guy, prêtre catholique, est également accusé de n’avoir « aucun respect » pour les professeurs qui enseignent à l’Université de Bandundu. Selon la même source, le comité de gestion ne paie pas la prime locale et des heures  supplémentaires. 

A l’Université de Bandundu, un climat de travail malsain règne en maître. Nos sources rapportent que la communauté vit dans une peur et une psychose. Ce climat serait même à la base de la démotivation de plusieurs enseignants depuis l’avènement de la nouvelle équipe dirigeante. 

L’Association des Professeurs asphyxiée

Contrairement aux autres universités du pays, l’Association des Professeurs de l’Université de Bandundu ne compte pas aux yeux du comité de gestion. Nos sources rapportent que le recteur Guy Nkayilila aurait divisé le corps professoral : certains sont de son côté ; d’autres qui n’ont pas accepté de suivre sa méthode serait directement pris pour cible. 

A l’Université de Bandundu, il existe deux associations syndicales des professeurs : l’Association des Professeurs de l’Université de Bandundu (APUBAND) et le Regroupement des Professeurs de l’Université de Bandundu (REPUBAND) géré par le professeur Vele Roland, conseiller académique et  proche du recteur. 

Le recteur Guy Nkayilila a suspendu toutes les activités des syndicats des Professeurs jusqu’à nouvel ordre après sa démission de l’APUBAND, cette association qui s’apprêtait à évaluer la première année du comité de gestion. Comme raison, l’abbé Guy se base sur le climat que cette activité aurait provoqué car l’autre association des Professeurs, le REPUBAND, avait prévu une activité le même jour. Alors que chaque syndicat pourrait tenir ses assises dans des salles différentes, ou au besoin proposer le décalage d'activités.  Interdire jusqu'à nouvel ordre la tenue des activités syndicales est une violation manifeste des dispositions de l'article 38 de la constitution,  lesquelles garantissent et protègent la liberté syndicale.

Pour les nominations des professeurs, l’abbé Guy privilégierait ses amis venus d’Europe « sans le respect des conseils facultaires ». Une méthode que n’apprécient pas certains cadrent de l’Uniband, ex CUB (Centre Universitaire de Bandundu). 

« Le recteur ne supporte pas cette association. Il en veut à tout le monde surtout à ceux qui ne l'ont pas félicité lors de sa nomination il y a une année », a dit une source. 

Des nominations sans respect du vade-mecum de l’ESU

Une.cd est tombé sur un document anonyme adressé au Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) sur la situation « dramatique » que traverse l’Université de Bandundu depuis une année.

Selon cette correspondance, le recteur Guy Nkayilila a promu un assistant au grade de Chef des Travaux après seulement une année alors que les règlements de l’ESU exigent au moins 4 ans d’assistanat. Dans cette lettre anonyme, l’auteur dénonce également  une erreur dans la nomination de l’actuel Secrétaire Général Administratif de l’Uniband qui ne répond pas aux critères. 

« KABEYA LOBO Matricule 7.961.580 X promu Chef de travaux après une année d’assistanat ; MUSUNDA LINGELA BAZA Matricule 7.941.737   Au moment de sa nomination (et ce jusqu’à ce jour) ce monsieur, prétendument Chef de Travaux, n’était et n’est à aucun titre fonctionnaire de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. Il a toujours signé dans les documents officiels comme Chef de travaux. A notre grand étonnement et profonde déception, les services habilités de l’ESU ont induit votre Autorité en erreur pour promouvoir au grade de Chef de travaux le concerné occupant actuellement le poste du Secrétaire Général Administratif de l’Université de Bandundu il y a une année », renseigne cette correspondance. 

Le recteur et le comité de gestion sont également nommés sans respect de la hiérarchie, les Ministères de l’ESU et de la fonction publique. En une seule année, Guy Nkayilila « qui dit être protégé par le CAU (Conseil d’Administration des Universités) », aurait nommé près de cent nouvelles unités.  

« En une année, il aurait engagé plus de 100 de nouvelles unités sans référence à la hiérarchie (Ministère de l’ESU et Ministère de la Fonction publique) », lit-on dans le document destiné au Ministre Muhindo Nzangi. 

Le Ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire, Muhindo Nzangi, est appelé à voir de près la situation préoccupante qui règne à l'Université de Bandundu.

Détournement, népotisme, projets bloqués… la réaction du comité de gestion de l'Université de Bandundu face à ces graves accusations de mégestion portées contre lui est attendue.