RDC : Une étude percutante met en lumière la stratégie du « Kobwaka Ngunda » chez les demandeurs d'asile congolais au Canada

L'École de Criminologie de l'Université de Kinshasa (UNIKIN) confirme son statut d'établissement de recherche de pointe avec la publication d'un article scientifique fondamental : « L'IMAGE TERNIE D'UN PAYS : UNE EXPLORATION DES RÉCITS DE DEMANDE D'ASILE DES MIGRANTS CONGOLAIS AU CANADA ».

Cette étude novatrice, fruit de la collaboration entre deux éminents chercheurs, le Ministre Eliezer Ntambwe Mposhi et le Professeur Joël Nzampungu Imbole, apporte un éclairage indispensable sur les motivations profondes et les conséquences des stratégies migratoires irrégulières.

L'article introduit et analyse le concept de « Kobwaka Ngunda », une locution en lingala signifiant littéralement « se jeter dans le vide » pour décrire la démarche risquée et désespérée de certains migrants congolais.

Grâce à une méthodologie qualitative et empirique rigoureuse(entretiens semi-directifs), l'étude révèle que le récit de demande d'asile est souvent une « performance narrative », une construction stratégique adaptée aux critères rigides du système canadien. Cette pression contraint les demandeurs à transformer leur souffrance complexe en un récit « sur mesure », générant une profonde dissonance cognitive.

« J'ai tout raconté, la vraie histoire, les problèmes au pays. Mais l'avocat m'a dit que mon récit était très faible... J'ai été obligée de changer mon histoire. J'avais l'impression de trahir ma propre vie... » extrait d’entretien d’une demandeuse d'asile.

Un autre migrant décrit l'industrialisation de cette stratégie :

« Les conseillers sont partout. On te donne un modèle. C'est comme si la demande d'asile était un menu au restaurant. Tu choisis ton histoire, tu la prépares avec les ingrédients qu'on te donne, et tu espères que ça va plaire au chef ».  Extrait d’entretien avec un demandeur d'asile.

Cette recherche est un témoignage éclatant du calibre des experts formés à l'École de Criminologie de l'Université de Kinshasa :

Eliezer Ntambwe Mposhi, Doctorant en Criminologie et Ministre national : Sa double casquette de chercheur et d'acteur politique offre une perspective unique. Il est le symbole d'une recherche qui s'engage directement dans la réalité sociale et politique, soulevant des questions éthiques et juridiques sur la crédibilité des témoignages et l'impact sur l'image nationale. Dr. Joël Nzampungu Imbole, Docteur en Communication et Doctorant en Criminologie : Avec une expertise pointue en communication et en analyse des phénomènes sociaux apporte la rigueur méthodologique nécessaire à l'exploration de la complexité des récits d'asile. Son travail garantit une analyse qui dépasse les clichés pour atteindre une compréhension scientifique approfondie des dynamiques de survie. L'étude ne s'arrête pas aux frontières du Canada. Elle souligne l'impact collectif de ces stratégies individuelles. La récurrence de récits basés sur la violence et l'insécurité, même s'ils sont construits, finit par ternir l'image de la République démocratique du Congoet de sa diaspora à l'international. Un leader communautaire exprime cette frustration :

« Les histoires de persécution... ça devient la carte de visite de tous les Congolais. Kobwaka ngunda de quelques-uns ternit l'image de la diaspora entière. Les étudiants, les touristes honnêtes, on est tous mis dans le même sac » Extrait d’entretien d’un membre de la diaspora.

L'article est ainsi un appel à la conscience, montrant comment le « Kobwaka Ngunda » individuel se transforme en un problème de réputation géopolitique.

En s'attaquant à un phénomène aussi délicat avec une telle acuité, l'École de Criminologie de l'Université de Kinshasa démontre son rôle central non seulement dans la formation, mais aussi dans la production d'une science africaine pertinente pour la compréhension des enjeux mondiaux modernes.