Lutte contre les VBG : l’UNFPA lance « Tosa nga », une campagne digitale pour un espace numérique sûr

Cette initiative vise à freiner la banalisation des violences basées sur le genre facilitées par la technologie (TF-GBV), un phénomène en expansion en RDC comme ailleurs.

Alors que les outils numériques et l’intelligence artificielle offrent de nouvelles opportunités d’autonomisation, leur essor a également favorisé l’émergence de formes inédites d’abus : harcèlement, exploitation d’images, campagnes de discrédit. Des agressions qui touchent de plus en plus de femmes et de filles.

Selon Mireille Ikoli, Spécialiste des Programmes Genre à l’UNFPA-RDC, qui a pris la parole au nom du représentant pays, « les études indiquent que 85% des femmes dans le monde ont été victimes ou témoins de violences numériques à l’encontre d’autres femmes; 57% des femmes ont vu leurs vidéos ou leurs images en ligne faire l’objet d’un abus ou d’une manipulation; 96% des vidéos deepfake en ligne sont de la pornographie mettant en scène des femmes ». Elle insiste sur le caractère souvent invisible mais profondément destructeur de ces violences.

Face à ce défi, l’UNFPA affirme travailler avec ses partenaires pour intégrer « l'éducation à la citoyenneté numérique et à la sécurité en ligne » dans les programmes éducatifs, notamment dans l'Éducation Complète à la Sexualité, afin de doter les adolescents de compétences essentielles pour évoluer en ligne en toute sécurité.

Un engagement renouvelé du gouvernement

Présente à ce café de presse, la ministre du Genre, Famille et Enfant, Micheline Ombae, a salué l’initiative de l’UNFPA et réaffirmé la volonté du gouvernement de soutenir tous les efforts visant à renforcer la lutte contre les VBG, notamment celles commises en ligne.

Elle a rappelé que l’État doit accompagner l’UNFPA pour renforcer la prévention, adapter le cadre légal aux violences digitales et améliorer la prise en charge des survivantes. Elle a également invité la population à signaler les contenus abusifs et à promouvoir une utilisation responsable des plateformes numériques.

La ministre a par ailleurs indiqué travailler étroitement avec le ministère du Numérique pour mettre en place des mécanismes de prévention et de réponse aux violences digitales. Cette collaboration vise à renforcer la cybersécurité, améliorer les systèmes de signalement et développer des outils de protection adaptés aux femmes et aux filles.

Un appel collectif pour des espaces numériques sûrs

S’appuyant sur le thème national « Ensemble, luttons contre les violences faites aux femmes et aux filles », la ministre a souligné que cette dynamique appelle à un engagement collectif, propice à une réponse cohérente et durable face aux violences physiques, économiques et numériques.

Le thème mondial « Unissons-nous pour mettre fin à la violence numérique à l’égard de toutes les femmes et les filles » met en lumière les défis liés au harcèlement en ligne, à l’abus d’images et au contrôle coercitif numérique. L’objectif est de mobiliser gouvernements, entreprises technologiques, société civile et citoyens pour créer des environnements numériques plus sûrs.

À travers « Tosa nga », l’UNFPA entend promouvoir une culture du respect et de la dignité en ligne, tout en renforçant les capacités des institutions à prévenir, détecter et sanctionner les violences numériques. L’agence confirme ainsi son rôle central dans la protection des droits des femmes et le soutien aux survivantes.

Au-delà des institutions, la campagne encourage chaque internaute à refuser la banalisation de la violence, à signaler les dérives et à faire du respect une norme fondamentale sur Internet. Une mobilisation essentielle pour garantir un espace numérique sûr pour toutes les femmes et les filles.

Les 16 jours d’activisme, qui débutent ce 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, se clôtureront le 10 décembre, date de la Journée des droits de l’Homme.