RDC : Steve Mbikayi plaide pour la fin de la limitation des mandats et l’instauration d’un septennat présidentiel

L’ancien ministre et président du Parti travailliste, Steve Mbikayi, propose la suppression de la limitation des mandats présidentiels et le passage du quinquennat au septennat, estimant que ces restrictions, inspirées des modèles occidentaux, ne correspondent pas aux réalités africaines.

Redaction

13 Nov 2025 - 16:46
13 Nov 2025 - 16:48
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RDC : Steve Mbikayi plaide pour la fin de la limitation des mandats et l’instauration d’un septennat présidentiel

Pour Steve Mbikayi, limiter un chef de l’État à deux mandats successifs est une erreur historique.

« Limiter les mandats présidentiels à deux, c’est une absurdité », affirme-t-il, citant au passage Emmanuel Macron.

Selon lui, les constitutions africaines issues des conférences nationales souveraines des années 1990 ont été le fruit d’un « copier-coller » de modèles étrangers, sans réelle adaptation au contexte local.

« Chassez le naturel, il revient au galop », écrit-il, en soulignant que plusieurs pays africains ont depuis levé ce verrou constitutionnel.

Mbikayi cite les exemples de l’Ouganda, du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Burundi, de la Centrafrique, du Togo ou encore de la Côte d’Ivoire, qui ont tous assoupli ou supprimé la limitation des mandats. Pour l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, ces évolutions traduisent une recherche de stabilité et de continuité politique.

Un plaidoyer pour la stabilité et la souveraineté populaire

L’ancien ministre estime que la RDC, presque seule en Afrique centrale à maintenir la limite de deux mandats, n’en a pas pour autant gagné en stabilité ou en développement. Il évoque les cas de la Chine ou de Singapour, où la continuité du leadership a permis la mise en œuvre de politiques de long terme et un développement soutenu.

« L’important n’est pas la durée du mandat, mais la qualité du pouvoir exercé, la responsabilité devant le peuple et la conscience des dirigeants », souligne Steve Mbikayi.

Il plaide donc pour un septennat sans limitation, afin de « redonner au peuple le vrai choix » : sanctionner ou reconduire un dirigeant selon ses performances, sans que le législateur ne l’en empêche.

Réformer aussi la notion d’opposition

Au-delà de la question des mandats, Steve Mbikayi invite à repenser la structuration politique du pays. Il propose de supprimer le concept d’opposition, jugé trop conflictuel, au profit d’une « minorité politique » appelée à participer également à la gestion du pouvoir, en fonction de son poids électoral.

« Sous l’arbre à palabres africain, il n’y avait pas la majorité d’un côté et l’opposition de l’autre. Autour du Chef, les notables se retrouvaient pour trouver des solutions consensuelles », rappelle-t-il.

Selon lui, cette approche pourrait réduire les tensions politiques récurrentes et les rebellions qui freinent le développement du pays.

« Limiter les mandats est antidémocratique » 

Pour Mbikayi, dans un État encore en construction, avec une administration fragile, la limitation du nombre de mandats serait « une bêtise politique ». Elle empêcherait le peuple de maintenir au pouvoir un dirigeant efficace et populaire.

« Limiter le nombre de mandats peut paraître noble, mais là où l’État est encore à structurer, cette limitation devient une erreur. Elle empêche au peuple de maintenir un Chef qui répond à ses aspirations. C’est antidémocratique », conclut-il.

Les propositions de Steve Mbikayi divisent déjà l’opinion. Certains estiment que l’ancien ministre chercherait, par ce plaidoyer, à favoriser une longévité politique du président Félix Tshisekedi, dont il est proche au sein de l’Union sacrée.

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