RDC - Rwanda : malgré la signature de l'accord de paix, les rebelles du M23/AFC poursuivent les violences et le recrutement forcé des jeunes [ministre des Droits humains]

Dans un message adressé ce jeudi 3 juillet à l'opinion nationale, qu'internationale, la ministre des Droits humains, Chantal Chambu, a déploré la poursuite des violations graves des droits humains, perpétrées par les terroristes du M23/AFC, soutenus par le Rwanda. Et ce, malgré la signature d'un accord de paix avec la RDC sous la médiation des États-Unis.

Dan de Dieu Kayanda

3 Juillet 2025 - 20:47
3 Juillet 2025 - 20:48
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RDC - Rwanda : malgré la signature de l'accord de paix, les rebelles du M23/AFC poursuivent les violences et le recrutement forcé des jeunes [ministre des Droits humains]

« Malgré les efforts constants et la volonté ferme de notre gouvernement en vue du rétablissement de la paix dans l’Est du pays  notamment à travers la signature récente de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda,  nous déplorons avec indignation la poursuite des violations graves des droits humains perpétrées par les rebelles du M23/AFC, soutenus militairement et logistiquement par le Rwanda, dans les zones qu’ils occupent » a-t-elle dit.

Selon les informations rendues publiques, une escalade de violence a été observée dans les provinces du Nord-Kivu et au Sud-Kivu entre le 28 et le 29 juin 2025. Le samedi 28 juin, dans la cité minière de Rubaya, en territoire de Masisi, plus de 300 jeunes, dont de nombreux adolescents, ont été arrêtés à la suite d’un bouclage opéré par les éléments du M23/AFC et conduit dans une destination inconnue.

Dans le groupement de Lugendo, en territoire de Kabare, au Sud-Kivu, plus de 20 jeunes ont également été enlevés dans des circonstances similaires.

« Ces derniers ont par la suite été présentés publiquement dans la cité de Birava, lors d’un meeting organisé par les rebelles, comme des volontaires ayant rejoint la rébellion. Cette mise en scène cynique ne peut dissimuler la réalité : il s'agit bel et bien de recrutements forcés, orchestrés en violation manifeste des droits fondamentaux des enfants et des jeunes congolais ».

D'après la ministre des Droits humains, ces jeunes « sont extorqués, menacés, isolés de leurs familles, et utilisés à des fins militaires comme boucliers humains, porteurs de munitions ou combattants de circonstance. Ces pratiques relèvent d’une barbarie inacceptable et constituent une violation grave du droit international humanitaire, de la Constitution congolaise, ainsi que des traités internationaux ratifiés par la RDC, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant ».

Elle a pour ce faire, condamné ces actes qui attentent à la dignité humaine et qui sapent les fondements mêmes de notre État de droit. Elle a appelé la Commission des Nations Unies aux droits de l’homme, actuellement chargée d’enquêter sur les violations commises dans l’Est de la RDC, à ouvrir une enquête spécifique sur ces faits documentés.

Aux jeunes ainsi ciblés, elle s'est exprimé en ces termes : « vous êtes notre avenir, notre force, notre espoir. Ne cédez ni à la peur, ni au chantage, ni à la violence. Face à ces violations inacceptables des libertés fondamentales, il est de notre devoir en tant qu’État de mobiliser toutes les institutions compétentes : judiciaire, sécuritaire, politique et civile. Nous ne tolérerons ni l’impunité, ni l’exploitation des jeunes congolais par des groupes armés ».

En sa qualité de ministre de tutelle, elle a par ailleurs, réaffirmé la détermination du Gouvernement à protéger, restaurer et faire respecter la dignité, la sécurité et les droits de notre population.

Dan de Dieu Kayanda Chrétien, journaliste professionnel et passionné, blogueur, chargé de communication, community manager, chercheur en data journalism, amoureux des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.