La CENCO à JP Bemba : « Il y a lieu de se demander si, avec ses propos, il veut ramener le pays à l’époque où il avait fait tuer des innocents à Kisangani et à Kinshasa »
La dernière sortie médiatique de Jean-Pierre Bemba n’est pas passée inaperçue. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) n’a pas mâché ses mots face aux déclarations du vice-Premier ministre en charge des Transports, qualifiant ses propos d’« inepties ».

Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 12 juin, l’Église catholique reproche à Jean-Pierre Bemba de s’être arrogé un rôle « extrêmement dangereux », en proférant, avec une « légèreté déconcertante », des accusations répétées, gratuites et infondées à l’encontre de la CENCO.
« Il multiplie les déclarations portant atteinte à la réputation de la CENCO, et risquant de compromettre le climat de confiance nécessaire à la cohésion nationale et au bien-vivre ensemble, dont le pays a tant besoin », a dénoncé Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO.
Les évêques catholiques redoutent que, par ses prises de position sur les ondes de Top Congo FM, l’ancien chef rebelle ne ramène la République démocratique du Congo « à l’époque où il avait fait tuer des innocents à Kisangani et à Kinshasa ».
« Il est étonnant que, malgré la gravité des propos tenus par le vice-Premier ministre Bemba, aucune réaction ne soit venue des institutions de la République ni de sa hiérarchie. Normalement, le Procureur général près la Cour de cassation, ainsi que l’Assemblée nationale, devraient se saisir d’office de ce dossier, afin de faire toute la lumière sur ces allégations et d’en tirer les conséquences de droit. »
Dans le même message, la CENCO a exhorté les fidèles catholiques à prier pour celui qu’elle qualifie d’« ancien prisonnier de la CPI », afin que « l’Esprit de paix descende sur lui et le détourne de la violence dont il fait la promotion ».
Pour rappel, Jean-Pierre Bemba avait accusé, lors d’un passage sur Top Congo FM, le cardinal Fridolin Ambongo et plusieurs évêques de la CENCO de manœuvrer pour écarter le président Félix Tshisekedi avant la fin de son second mandat, avec le concours supposé de Joseph Kabila et Moïse Katumbi.
A lire aussi sur UNE.CD :