Mudjansa : La danse de rue congolaise à l'assaut du monde
Le festival TransEndanses ou Mudjansa fait son grand retour à Kinshasa après plus de vingt ans de silence. L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse très attendue, tenue à la Plateforme Contemporaine, dans le quartier Bon Marché à Kinshasa.
Le projet, piloté par un collectif de passionnés, vise à redonner ses lettres de noblesse à la danse de rue congolaise et à la professionnaliser pour qu'elle puisse s'exporter. L'initiateur du programme, le chorégraphe et danseur Djodjo Kazadi, qui vit et travaille à Mayotte, était entouré de plusieurs collaborateurs, dont Fabrice Don de Dieu Buabulamutima de Kongo Drama compagnie, et Salim Mze Hamadi, directeur de la compagnie artistique Tcheza des Comores.
C'est avec l'objectif de "réveiller l'esprit Mudjansa" que ces jeunes chorégraphes et danseurs se sont réunis autour d'une idée forte : permettre aux danseurs de rue de vivre de leur art.
« Chez nous, nous avons beaucoup de danses de rues », a affirmé Djodjo Kazadi. «La force et la volonté qu'on a eues, c'est de chercher comment mettre cette danse-là au-devant de la scène ».
Pour y parvenir, le collectif ambitionne de créer des structures pour transmettre des outils pédagogiques dans des groupes et des écoles en vue de la meilleure transmission des connaissances, à l'image de ce qui se fait en France, où la danse fait partie de l'enseignement national.
Le festival, qui en est à son « édition zéro » a déjà démarré avec des ateliers de formation à l'Institut National des Arts (INA). Selon Fabrice Don de Dieu Buabulamutima, coordonnateur national de Kongo Drama compagnie, « les ateliers ont commencé depuis le 11 août dernier, alors que la partie spectacle débute ce jeudi 21 août à partir de 17h».
Au programme de ces journées, des spectacles des jeunes danseurs, des ateliers, ainsi qu'un battle de danse prévu pour le samedi.
Au cœur de ces ateliers, l'échange et la professionnalisation sont les maîtres-mots. Le formateur comorien Salim Mze Hamadi est venu avec un objectif précis : « apprendre aux danseurs des rues à avoir une boussole, une façon de se conduire pour enfin se professionnaliser et fonder à leur tour leurs écoles. » Les ateliers réunissent des jeunes talents venus des Comores, de la province du Lualaba et de Kinshasa, le plus jeune ayant seulement 7 ans.
Après les ateliers, le Festival TransEndanses s'ouvrira officiellement au grand public ce jeudi 21 août à 17h à l'INA. L'initiateur du festival, Djodjo Kazadi, a conclu en expliquant les objectifs de cette « édition zéro » : « donner des outils nécessaires aux danseurs des rues pour qu'ils vivent de leurs talents.» Il s'agit de « ressusciter » ce mouvement qui a vu naître de nombreux talents il y a plus de 20 ans, tout en lui donnant une nouvelle mission : celle de l'épanouissement professionnel et de la transmission.
Valentin Kabandanyi