[Tribune] « Ce que je pense : Les vrais problèmes de notre armée, les FARDC », Thomas Luhaka

Un ami m'avait dit un jour qu'un bon médecin est celui qui fait des bons diagnostics. C'est sur base du bon diagnostic qu'il peut prescrire un protocole de traitement adapté et le malade est guéri. Cette pensée m'est revenue à l'esprit en regardant tout à  l'heure une vidéo dans laquelle on voit des etudiants de l'université de Kisangani s'engager dans l'armée. Je me suis réjoui de cet élan patriotique. Mais une question me turlupine depuis : l'inefficacité opérationnelle de nos forces armées est elle liée à un problème d'effectifs ? Ceci m'a conduit à passer en revue les effectifs des armées de la région. Et voici ce que j'ai vu.

1. Armée de la RDC              150. 000 hommes 
2. Armée ougandaise             45.000 hommes 
3. Armée rwandaise                33.000 hommes 
4. Armée burundaise               30.000 hommes 
5. Armée tanzanienne             27.000 hommes 
5. Armée kenyane                    24.000 hommes 
6. Armée angolaise               107.000 hommes 
7. Armée Congo-Brazza.        10.000 hommes 

Il apparaît clairement sur ce tableau que les FARDC ont les effectifs les plus élevés de la région des grands lacs. Je pense que le vrai problème de notre armée n'est pas, à mon humble avis, un problème d'effectifs. Continuer à recruter massivement en espérant résoudre le problème d'inefficacité est une preuve que notre diagnostic est, en partie, erroné. Je crois que les problèmes sont ailleurs. Il faudrait plutôt approfondir nos analyses et réflexions sur la question militaire. 
Les problèmes ne seraient ils pas liés à :

- la définition claire des objectifs politiques 
- la qualité du recrutement ?
- la qualité de la formation ?
- l'organisation de notre armée ?
- le fonctionnement ?
- l'armement ?
- la logistique ?
- le commandement ?
- les conditions sociales des militaires ?
- le patriotisme ?

Il est vital pour notre nation de se pencher, dans un esprit républicain, sur ces questions qui nous concernent tous, au-delà des nos engagements politiques partisans respectifs. 

Thomas Luhaka Losendjola 

Breveté du Collège des Hautes Études de Stratégie et de Défense (CHESD)