RDC : atelier préparatoire d'élaboration des outils de collecte des preuves psycholégales chez les victimes des violences sexuelles
Il est reconnu que les femmes et les filles victimes des violences sexuelles courent des risques probants de souffrir de troubles psychologiques, mentaux et de connaître des pathologies impactant leurs vies personnelles et sociales. Dans la plupart des cas, elles sont soumises au déni et à la loi du silence du fait de la difficulté d'en parler.
C'est dans ce contexte, que le ministère de la santé publique, hygiène et prévoyance sociale, à travers son programme national de santé mentale(PNSM), a organisé, mercredi 31 juillet 2024 à Kinshasa, un atelier préparatoire de l'élaboration des outils de collecte des preuves psycholegales dans lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre.
A l'en croire, ces outils identifiés contribueront à réduire les troubles et les conséquences psychosociales liés à la violence sexuelle, aider la survivante à reprendre la vie quotidienne, à retrouver sa capacité de résilience, et à développer des mécanismes de défense constructifs.
D'après le Directeur du PNSM, Docteur Gédéon Samba Nkanda, l'évaluation psycho-légale a pour finalité d’évaluer l’état psychologique de la victime et les conséquences des agressions subies. Ces preuves seront utilisées pour étayer le récit de la victime, confirmer un contact sexuel récent, démontrer l’usage de la force ou la contrainte, aider à identifier l’agresseur et évaluer la hauteur des dédommagements lors du procès.
Les prochaines étapes de cet atelier consisteront à l'élaboration, la validation et la vulgarisation des ces outils promptement dits.
« La phase prochaine sera l'élaboration proprement dite et la validation des ces outils pour les mettre à la disposition de la justice et des acteurs de santé mentale et d'autres domaines pour aider les victimes à capitaliser les préjudices. Nous allons élaborer un guide d'évaluation des préjudices psychologique et mental subi par les victimes et les outils connexes afin d'accompagner la victime dans la réparation judiciaire » a dit en substance le Directeur Gédéon Samba Nkanda.
Appuyé techniquement et financièrement par Physicians for Human Rights (soit « Médecins pour les droits humains »), une organisation créée en 1986, qui documente et plaide contre les atrocités de masse et les graves violations des droits humains dans le monde, en lien avec la médecine, l'atelier a connu la participation des plusieurs experts notamment ceux du ministère de la justice, de la santé, des droits humains, de l'intérieur.