[Tribune] « 03 mai : la presse congolaise devient un salon de coiffure au prix dérisoire (Alain Kashala Journaliste d'Etat )

Nous célébrons ce samedi 03 Mai la Journée mondiale de la liberté de la Presse avec quelques observations très inquiétantes :

Une.cd

5 Mai 2025 - 11:15
5 Mai 2025 - 11:15
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[Tribune] « 03 mai : la presse congolaise devient un salon de coiffure au prix dérisoire (Alain Kashala Journaliste d'Etat )
  • La pratique « infiltrée » de la presse

    Être actuellement journaliste en RDC, se résume seulement par le fait de tenir une interview, de présenter un programme ou simplement de posséder un micro sur sa main. 

    Cette facilité d'accès au métier de la Plume a plongé les principes journalistiques  dans les abysses des domaines les moins prestigieux. 

    La Presse est devenue un métier de tout  le monde. Point n'est besoin d'avoir des jumelles pour constater le nombre des moutons-noirs qui s'identifient à des journalistes. Notre domaine n'est pas codé comme c'est le cas des autres filières : Architecture, Ingénierie, Droit, Médecine, Astronomie... On ne devient pas Médecin, Avocat, Architecte sans passer par des étapes initiatiques (Serment, Affiliation, Agreement...). En journalisme, on quitte facilement l'Université pour accéder à la rédaction. La plus grande infiltration est celle des individus ayant fuit leur domaine (Économie, Droit, Fiscalité) pour se muer en Journaliste sans avoir bénéficié d'une formation requise.

    Il est de temps que les Chérubins du Temple de la Presse (UNPC, JED, CSAC, MIN MÉDIAS) puissent réfléchir comment freiner cet afflux massif des parvenus dans un domaine aussi prestigieux sous d'autres cieux. 

  • Le prix dérisoire de la plume

    Le virus des Moutons-noirs a fragilisé le système immunitaire de la Presse au point de rendre notre plume journalistique très vulnérable, dérisoire, bon marché, manipulable et « invendue ». 

    Aujourd'hui, la plume la plus sollicitée coûte moins 100$, alors qu'il y a 8 ans passés, deux paragraphes publicitaires ou communicationnels et un petit visuel valaient 500$.

    Hier, le Politique cherchait le Journaliste pour se faire une renommée sociale, pour vendre ses idées. Hier, les partenaires commerciaux deboursaient 30.000$ l'an pour une diffusion publicitaire annuelle. 

    Aujourd'hui, tout est devenu DÉRISOIRE. Un spot publicitaire à la Télé coûte en majorité 100$/mois.

    Un constat très amère qui ne donne plus envie d'exercer fièrement ce métier pour lequel beaucoup ont déboursé des grosses sommes en vue d'obtenir une formation adéquate.

  • La prolifération inutile des médias

    7/10 congolais préfère s'offrir un bouquet Easy TV, Netflix, Startimes, pour regarder des programmes extérieurs en lieu et place de s'ennuyer sur la TNT.

    Pour cause, des centaines médias créés sans un contenu bien thématisé. Plus de 300 Chaînes TV et stations Radios sans une grille des programmes identitaires et adaptés au besoin des consommateurs audiovisuels. 

    Nous avons, rien qu'à Kinshasa, des Médias des malettes, sans installations adéquates, ni personnel attitré. 

  • Des journalistes et fonctionnaires des médias sans salaire

    Je ne dirai rien au risque de faire la PRISON.

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