Le Cedaw rendra public le 21 février prochain des observations sur les violences sexuelles liées aux conflits dans la partie Est de la RDC

Complétant la #présentation contenue dans un rapport de la ministre des droits humains, Chantal Chambu sur les violences sexuelles dans la partie Est du pays, Mme Gisèle Kapinga Ntumba, Commissaire nationale en charge des droits des femmes et des enfants à la Commission nationale des droits de l’homme de la République démocratique du Congo (CNDH) a relevé que l’invasion de Goma par les rebelles du M23 et l’armée rwandaise avait entraîné des violations systématiques et généralisées des droits de l’homme et du droit international humanitaire avec comme cibles premières les femmes et les enfants.

Dan de Dieu Kayanda

7 Février 2025 - 19:32
7 Février 2025 - 19:32
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Le Cedaw rendra public le 21 février prochain des observations sur les violences sexuelles liées aux conflits dans la partie Est de la RDC

« Les violences sexuelles ont atteint leur pic et les structures sanitaires de prises en charge sont débordées face à l’afflux des victimes » a-t-elle mis en garde.

Au cours d'un dialogue, le #5 février entre les membres du Comité et la délégation congolaise, la République démocratique du Congo a été félicitée d’avoir créé le FONAREV, ainsi que pour ses efforts en matière de justice visant à mettre fin à l'impunité des auteurs de violences sexuelles liées aux conflits.

Cependant, a relevé une experte du Cedaw, le nombre des condamnations n'est pas proportionnel au nombre de cas de violences sexuelles commises à l'encontre des femmes et des filles. Il a été recommandé que le pays organise la collecte de preuves médico-légales et la fourniture de services complets aux victimes, et qu’il élimine les stéréotypes qui perpétuent une culture du silence face aux violences, afin d’améliorer la capacité des femmes à dénoncer les faits et à demander justice.

Une experte membre du Comité a également recommandé de mettre un terme à l’exploitation illicite des minerais dans l’Est du pays, exploitation qui, a-t-elle ajouté, explique les conflits et leurs effets sur les droits des femmes et des filles.

D’autres préoccupations des membres du Comité ont porté sur l’existence de réseaux de prostitution, ainsi que sur le recrutement forcé d’hommes, de femmes et d’enfants en particulier dans les zones minières où la coercition et la prostitution seraient monnaie courante et sur l’utilisation, par les groupes armés, du mariage d'enfants comme arme de guerre et comme couverture pour la traite des êtres humains.

Répondant aux observations et questions des experts, la délégation congolaise a notamment indiqué que, l’exploitation illicite de minerais étant la cause majeure de la crise, le Gouvernement avait pris des mesures pour y remédier, en particulier par la certification officielle de l’origine des minerais. Mais la traçabilité est rendue difficile du fait que certaines mines se trouvent dans les zones contrôlées par des groupes rebelles et l’armée rwandaise qui les soutient.

Les autorités congolaises ont donné la priorité aux personnes déplacées, a d’autre part fait savoir la délégation, avant de préciser que des mesures provisoires d’urgence avaient été adoptées à leur intention, y compris la prise en charge médicale par le biais de cliniques mobiles dans trois camps près de Goma. Tous les efforts consentis à Goma depuis quelques mois ont été réduits à néant avec l’occupation récente de la ville, a toutefois déploré la délégation. Ainsi, depuis le début de l’agression en cours, le M23 a rasé tous les camps pour personnes déplacées qui étaient ouverts aux abords de Goma, a-t-elle indiqué. Quelque 11 millions de personnes en République démocratique du Congo sont directement victimes des conflits, a en outre précisé la délégation.

Suite à des dénonciations parvenues aux autorités, une commission a été chargée d’enquêter sur des allégations de violences sexuelles commises par des membres des forces gouvernementales, a d’autre part indiqué la délégation, avant de préciser qu’une trentaine d’éléments [desdites forces] ont été interpellés à Goma et mis à la disposition de la justice militaire.

À la demande de la cheffe de délégation congolaise, Chantal Chambu, le Comité a observé, en début de dialogue, une minute de silence en hommage aux nombreuses victimes de violence liées aux conflits en République démocratique du Congo.

Le Comité adoptera ultérieurement, à huis clos, ses observations finales sur ce rapport de la République démocratique du Congo et les rendra publiques à l’issue de sa session, le 21 février.

Dan de Dieu Kayanda Chrétien, journaliste professionnel et passionné, blogueur, chargé de communication, community manager, chercheur en data journalism, amoureux des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.