La RDC présente au Cedaw un rapport des violences sexuelles liées au conflit dans sa partie Est

Le comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW, selon l’acronyme en anglais) du Haut commissariat des nations unies aux droits de l'homme, a examiné, mercredi 5 février, un rapport présenté à titre exceptionnel par la République démocratique du Congo suite à une demande formulée en décembre 2023 par le Cedaw et portant sur les réponses politiques, sécuritaires, humanitaires et judiciaires des autorités congolaises aux violences sexuelles liées au conflit dans l’Est du pays.

Dan de Dieu Kayanda

7 Février 2025 - 15:40
7 Février 2025 - 15:40
 0
La RDC présente au Cedaw un rapport des violences sexuelles liées au conflit dans sa partie Est

Présentant ce document, la ministre des droits humains, Chantal Chambu Mwavita, a déclaré que l’examen de ce rapport intervenait alors même que des civils des provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et de l’Ituri subissent des violences aveugles, des actes perpétrés par les Forces de défense rwandaises et le groupe terroriste du M23. La ministre a ajouté que le Rwanda « porte une responsabilité directe dans ces crimes en raison de son appui […] avéré aux milices M23 ».

La ville de Goma et ses alentours ont été pris par « l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 », a poursuivi la ministre, avant d’ajouter que la ville de Bukavu et d’autres localités du Sud-Kivu étaient aussi menacées. 

« Si la communauté internationale n’adopte pas de mesures urgentes, nous risquons une extension du cycle de violence avec des conséquences dramatiques pour les femmes et filles, comme c’est déjà le cas pour les mères, sœurs et enfants du Nord-Kivu et du Sud-Kivu », a mis en garde Mme Chambu Mwavita.

Des rapports des Nations Unies et d’organisations non-gouvernementales nationales et internationales, ainsi que les témoignages des survivantes des violences sexuelles liées au conflit, révèlent qu’au cours de la guerre menée par le M23 et les Forces de défense rwandaises, des milliers de femmes et de filles ont été victimes de viols, de mutilations et d’autres violences inhumaines. Ces atrocités se commettent dans les camps pour personnes déplacées, ainsi que dans les lieux où les femmes et les filles devraient être en sécurité, comme leurs propres maisons et leurs écoles, et même en prison.

« Tous les ministères sont à pied d’œuvre pour la prise en charge des femmes victimes, avec l’aide du Fonds national des réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV) » a souligné Mme Chambu Mwavita.

Cependant, les efforts du Gouvernement pour protéger les victimes de violences sexuelles sont sapés par l’intensification des attaques du M23 et de l’armée rwandaise, a-t-elle indiqué.

La ministre a par ailleurs, demandé au Cedaw d’assurer un soutien immédiat aux survivantes des violences sexuelles se trouvant dans les zones occupées par l’armée rwandaise et le M23, de même que leur accès à des soins médicaux et à une assistance adaptée ; de condamner fermement l’occupation d’une partie du territoire par l’armée rwandaise et son allié le M23, et de les appeler à cesser immédiatement leur offensive et à libérer le territoire occupé ; de militer activement pour l’adoption de sanctions exemplaires contre le Rwanda, pour son agression militaire et pour ses violations des normes internationales sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ; et de soutenir la création d’un tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo.

Dan de Dieu Kayanda Chrétien, journaliste professionnel et passionné, blogueur, chargé de communication, community manager, chercheur en data journalism, amoureux des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.