Kinshasa : Au Centre culturel Andrée Blouin, des jeunes artistes exposent des œuvres créées sur place

C'est la créativité de la jeunesse congolaise, en particulier Kinoise qui est mise en lumière du mercredi 25 au vendredi 27 juin 2025 au Centre culturel Andrée Blouin résolument panafricaniste et engagé de valoriser les jeunes talents et leurs créations.

Hugues Mpaka

26 Juin 2025 - 15:40
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Kinshasa : Au Centre culturel Andrée Blouin, des jeunes artistes exposent des œuvres créées sur place

Cette exposition dédiée aux arts visuels a connu la participation des artistes débutants et expérimentés. Chaque artiste a utilisé un matériel qui lui est propre.

Crayon en main, Israëla Lelo a choisi de rendre hommage à la femme africaine. Originaire du Kongo-Central, elle a, en un temps record, réalisé deux portraits : celui de Marie-Josée Songo, première femme journaliste congolaise, et celui de Winnie Madikizela, militante anti-apartheid et épouse de Nelson Mandela.

« J’ai dessiné Marie-Josée Songo pour que vous, journalistes, mais aussi toute la jeunesse, sachiez qu’elle fut la première femme congolaise à exercer ce métier en 1934. Je me demande pourquoi on ne nous a jamais parlé d’elle à l’école », a-t-elle déclaré.

Israëla Lelo, artiste dessinatrice 

De son côté, Gédéon Bakungu a impressionné par sa maîtrise technique et la force de son message à travers deux œuvres poignantes. La première montre une jeune femme africaine vêtue de bleu, tachée de sang, les cheveux coupés, un collier en or autour du cou. La seconde met en scène un jeune garçon effrayé, assis sur des pierres précieuses, entouré de vautours menaçants prêts à l’éliminer pour s’emparer de ses richesses.

Ancien de l’Académie des Beaux-Arts, Gédéon Bakungu travaille avec un matériau peu commun : du sable fin. Cette technique, née au Sénégal et perfectionnée au fil du temps en RDC, confère à ses tableaux une texture unique.

« La technique est simple : on prend du sable que l’on travaille avec de la peinture jusqu’à obtenir la consistance voulue. C’est un courant pictural : au lieu d’utiliser un pinceau, on compose le tableau grain par grain jusqu’à former une image », explique-t-il.

Gédéon Bakungu, artiste dessinateur 

Raphaëlla Anakasala, quant à elle, a mis à l’honneur la beauté des cheveux afro à travers un splendide portrait réalisé au crayon fusain. Étudiante passionnée, elle affirme que « la couronne d’une femme, ce sont ses cheveux ».

« Pour moi, garder ses cheveux naturels, c’est prendre soin de sa couronne. Les femmes sont des reines, et il n’y a pas de reine sans couronne », a-t-elle confié.

Raphaëlla Anakasala, artiste dessinatrice & étudiante à l'Academie de Beaux arts 

L’exposition ne s’est pas limitée qu'aux arts plastiques : des artistes slameurs, rappeurs et chorégraphes ont également animé l’événement. Cette rencontre a aussi servi de cadre au lancement du Collectif des artistes engagés du Centre culturel Andrée Blouin, dirigé par son curateur, Maître Richard Nzaaba.

Hugues Mpaka Journaliste, rédacteur et reporter au sein de la rédaction de la UNE.CD ; Community Manager, passionné des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) ; licencié en Sciences de l'Information, département de multimédia de l'Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication (IFASIC), actuelle Université des Sciences de l’Information et de la Communication